Le dimanche de l’Épiphanie ( dimanche 4 janvier) est un moment crucial dans le calendrier liturgique. C’est le moment où Jésus se montre, se manifeste, non plus aux seuls bergers (le petit cercle des proches), mais aux Mages, c’est-à-dire aux représentants du monde extérieur, des non-juifs.

L’Épiphanie, c’est l’universalité de la foi. Et pour s’y préparer chrétiennement, on peut se concentrer sur trois mouvements clés, inspirés par le voyage des Mages :
1. Se mettre en mode « recherche » : où est mon étoile ?
Les Mages n’étaient pas des gens qui attendaient tranquillement que l’information leur tombe dessus. C’étaient des savants, des chercheurs, des pèlerins. Ils avaient vu un signe, l’Étoile, et ils l’ont suivi sans savoir où elle les mènerait précisément.
Pour nous, la préparation, c’est ça : accepter de se remettre en mouvement.
- Qu’est-ce qui, dans ma vie en ce début d’année, est un signe qui m’attire vers plus de sens, plus de vérité ?
- Qu’est-ce que j’ai tendance à ignorer par peur ou par paresse spirituelle ?
Se préparer à l’Épiphanie, c’est se dire : « Je suis prêt à sortir de ma zone de confort spirituelle pour suivre l’orientation que Dieu me donne, même si elle vient de l’extérieur ou me paraît un peu étrange. » C’est enlever les œillères et lever les yeux vers le ciel, comme les Mages.
2. Examiner ses « cadeaux » : qu’est-ce que j’apporte au Roi ?
Une fois arrivés, les Mages ne sont pas venus les mains vides. Ils ont offert l’or, l’encens et la myrrhe. Ces cadeaux n’étaient pas donnés au hasard : ils étaient un résumé de l’identité de l’enfant :
- L’Or pour le Roi.
- L’Encens pour le Dieu.
- La Myrrhe pour l’Homme, qui connaîtra la souffrance (la myrrhe servant à embaumer les morts).
Ce dimanche-là, la question est de savoir ce que nous apportons au Christ.
- Quel est mon Or ? C’est le temps, la fidélité, la gestion de mes biens (mon argent, mes talents). C’est reconnaître qu’il est Roi de ma vie et lui confier mes ressources.
- Quel est mon Encens ? C’est la prière, la louange, l’adoration pure. C’est reconnaître qu’il est Dieu et lui offrir mon cœur.
- Quelle est ma Myrrhe ? C’est l’acceptation de mes faiblesses, mes peines, mes efforts de charité. C’est reconnaître qu’il est Homme et que je peux joindre mes petites souffrances à son grand mystère.
La préparation, c’est donc de faire l’inventaire : est-ce que mes « cadeaux » spirituels sont prêts à être offerts ?
3. Changer de route : comment vais-je rayonner ?
Après avoir adoré l’enfant, les Mages sont rentrés chez eux, mais l’Évangile insiste : ils sont repartis par un autre chemin.
C’est là que l’Épiphanie devient une fête de la mission. Quand on a rencontré et adoré le Christ, on ne peut pas revenir à sa vie d’avant comme si de rien n’était. La rencontre a changé notre trajectoire.
Se préparer chrétiennement, c’est prévoir ce changement de route :
- Qu’est-ce que cette lumière me demande de changer concrètement dans ma manière de vivre, de parler, ou d’agir cette année ?
- Comment puis-je moi-même devenir une étoile pour les autres ?
L’Épiphanie nous dit que la lumière du Christ est faite pour être partagée. Nous sommes appelés à manifester cette lumière autour de nous. La meilleure préparation est de se demander : « Après avoir reçu cette grâce, comment est-ce que je vais maintenant l’offrir à ceux qui sont encore dans les ténèbres ou qui n’ont pas encore vu l’étoile ? »
En résumé, pour célébrer chrétiennement l’Épiphanie, on nous demande : de chercher sincèrement (comme les Mages), d’offrir généreusement (comme pour un Roi), et de repartir différemment (pour devenir soi-même porteur de la Bonne Nouvelle).

Laisser un commentaire