Être « Là » : Le luxe de décrocher pour mieux se brancher

Dans le monde hyper-connecté d’aujourd’hui, on est tous demandés de partout, tout le temps. Être disponible, ça sonne bien, mais en réalité, c’est un vrai casse-tête.

La richesse de la vraie disponibilité

La disponibilité, la vraie, c’est le nouveau luxe. Pourquoi ? Parce que le temps est notre ressource la plus limitée. Quand quelqu’un te donne son attention complète pendant dix minutes, sans regarder son téléphone, c’est un cadeau qui a une valeur inestimable.

C’est là la richesse :

• Pour les autres : C’est offrir une écoute profonde. C’est quand ton ami te parle d’un problème et que tu ne penses pas à ta liste de courses. Tu es juste « Là » avec lui. Ça crée de vrais liens, des relations solides qui ne sont pas basées sur des messages de 3 secondes.
• Pour soi : Paradoxalement, être disponible pour les autres, ça demande d’être d’abord disponible pour soi-même. Quand tu arrêtes de courir, tu te laisses le temps d’observer, de réfléchir et de prendre les bonnes décisions. C’est une forme d’intelligence émotionnelle.

 Les limites : Le syndrome du héro sollicité

Le gros piège de notre époque, c’est de confondre disponibilité et accessibilité permanente.

On a l’impression que si on ne répond pas instantanément à un message, on est impoli ou on rate une opportunité. C’est le syndrome du pompier : toujours prêt à éteindre le feu des autres (souvent au détriment de sa propre maison qui brûle).

C’est là qu’il faut poser des limites claires :

1. Le temps « Muet » : Il est vital de sanctuariser des moments où tu es volontairement indisponible. Les dîners sans écran, la soirée lecture sans notifications, les week-ends sans mail pro. C’est pas de l’égoïsme, c’est de l’hygiène mentale.
2. L’indisponibilité pour la performance : Quand on travaille sur un dossier important, le mode « Concentration » ou « Ne pas déranger » n’est pas un luxe, c’est un outil de performance. Dire « Non, je ne peux pas te parler maintenant » permet de dire « Oui, je serai pleinement disponible pour toi plus tard. »

 Comment vivre cela ? L’art du présent

Vivre la disponibilité de manière saine, c’est trouver le bon dosage entre l’ouverture aux autres et la protection de son énergie.

• Planifier l’imprévu : mets des marges dans ton agenda. Laisse des plages de temps libres pour pouvoir gérer un imprévu ou, tout simplement, pour t’asseoir à côté d’un collègue qui a besoin de vider son sac.
• Être « mono-tâche » : quand tu es avec quelqu’un, sois avec cette personne. Quand tu es sur ton téléphone, fais-le. Mais ne fais pas les deux à moitié. Le multitasking est l’ennemi juré de la vraie disponibilité.
• Se déconnecter pour mieux reconnecter : rappelle-toi que les heures passées à scroller ou à surveiller les alertes sont des heures que tu ne donnes pas à tes proches, à tes passions, ou à ton repos. Coupe les fils régulièrement pour recharger la batterie de ta présence.

En fin de compte, être disponible dans le monde d’aujourd’hui, ce n’est pas répondre à toutes les sollicitations. C’est choisir sciemment pour qui et pour quoi on dépense cette énergie précieuse, et le faire avec notre attention pleine et entière.