Saint-Sylvestre : Le pont entre deux mondes

Quand on parle du 31 décembre, on pense tout de suite au réveillon, aux bulles, et au compte à rebours. Mais derrière le bruit des fêtes, il y a la figure de Saint Sylvestre Ier, le pape de ce jour-là.

Sylvestre, c’est un peu le manager de la transition. Il a vécu à une époque absolument folle : le Christianisme est passé de religion persécutée (où les fidèles se cachaient dans les catacombes) à religion officielle de l’Empire Romain (avec l’aide de Constantin).

Imagine le choc ! Du jour au lendemain, tu passes de la clandestinité à la lumière. L’Église n’était plus une petite communauté marginale, elle était au centre du pouvoir.

Le rôle de Sylvestre n’a pas été d’être un grand théologien comme Augustin, mais d’être un bâtisseur d’institutions. Il a dû structurer l’Église, la faire exister dans la nouvelle réalité, et surtout, veiller à ce que l’argent et le pouvoir de l’Empire ne corrompent pas l’esprit de l’Évangile.

Il a été le pont entre l’Église des martyrs et l’Église des grandes basiliques. Ce n’était pas un rôle facile : il fallait beaucoup de pragmatisme, de sagesse et de discrétion pour que cette transition massive se fasse sans perdre l’âme de la foi.

La figure de Saint Sylvestre nous parle beaucoup en ce 31 décembre :

  1. Le courage de la nouveauté : Sylvestre a accepté de construire une nouvelle Église, même si elle ne ressemblait plus à celle d’avant. Nous aussi, en fin d’année, on est invités à accepter ce qui est nouveau en nous et autour de nous, sans regretter ce qui est passé.
  2. La prudence du changement : Il a dû garder les pieds sur terre face à l’énorme cadeau de l’Empereur. Il nous rappelle que quand le succès, la chance ou un nouveau départ arrive, il faut toujours s’assurer que ça ne nous fait pas perdre nos valeurs fondamentales (notre « âme », si l’on veut).
  3. Être le pont : Le 31 décembre, c’est la nuit la plus symbolique de l’année. On est entre un passé qu’on range et un futur qu’on ne connaît pas. Sylvestre nous encourage à être ce pont : à tirer les leçons de l’année écoulée, à faire le tri entre ce qu’on garde et ce qu’on laisse, pour pouvoir accueillir l’an neuf avec lucidité et structure.

Finalement, fêter la Saint-Sylvestre, c’est se donner l’occasion de devenir, à notre échelle, un bâtisseur d’avenir, capable de prendre le meilleur de l’héritage (de notre année passée) pour construire une nouvelle réalité (notre année à venir).

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