Le 27 décembre, juste après la solennité de Noël, l’Église catholique célèbre la fête de Saint Jean, Apôtre et Évangéliste. L’inclusion de cette figure majeure si près de la Nativité n’est pas fortuite ; elle propose une méditation profonde sur la nature de la lumière, de l’amour et du témoignage, liant directement l’événement de la crèche à ses conséquences théologiques.

La liturgie chrétienne place souvent les fêtes des « Saints du Noël » (Étienne, Jean, les Saints Innocents) immédiatement après celle du Christ lui-même. C’est une manière de montrer l’effet immédiat et radical de l’Incarnation sur la vie humaine.
- Jean, le Témoin Intime : Si Étienne représente le sang du martyre (le témoignage par la mort), Jean représente le témoignage par l’intimité et l’Amour. Il est traditionnellement appelé « le disciple que Jésus aimait », celui qui a reposé sur la poitrine du Christ lors de la Cène. Sa fête nous invite à passer de l’émerveillement extérieur de la naissance à une contemplation intérieure et mystique du Verbe fait chair.
- L’Évangile de la Profondeur : Son Évangile commence de manière radicalement différente des autres : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jean 1:1). Célébrer Jean le 27 décembre, c’est immédiatement élever le regard du berceau terrestre vers l’origine divine et éternelle de l’enfant qui y repose. Il est l’Apôtre qui donne une perspective cosmique à l’événement de Bethléem.
La figure de Saint Jean est indissociable du thème de l’Amour, qu’il soit désigné par le terme grec agapè (amour divin inconditionnel) ou philía (amitié fraternelle). Ses épîtres, en particulier, martèlent ce message : « Dieu est amour » (1 Jean 4:8).
- Le Don Confidentiel : Jean est l’Apôtre qui reçoit le don le plus personnel et le plus douloureux du Christ en croix : la charge de Marie, sa mère. Il est le témoin de la souffrance et de la dignité humaine de Jésus, et reçoit la mission de veiller sur ce qui est le plus précieux. Cela en fait un modèle de fidélité inébranlable même au pied de la détresse.
- L’Amour comme Lumière : Jean se positionne comme le grand défenseur de la lumière et de la vérité contre les ténèbres : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jean 1:5). Sa célébration, au cœur de la période où le jour commence à peine à reprendre de la vigueur après le solstice, rappelle que la vraie Lumière qui éclaire le monde n’est autre que l’Amour incarné.
La fête de Saint Jean, Apôtre et Évangéliste, est plus qu’un simple rappel historique. Elle est une invitation lancée à chaque croyant :
- Rechercher l’Intimité : Être un « disciple bien-aimé » n’est pas un titre honorifique, mais une vocation à l’intimité. C’est un appel à chercher le sens profond du mystère divin, à s’approcher du cœur du Christ, à contempler et à intérioriser le mystère de l’Incarnation.
- Témoigner par l’Écrit et l’Exemple : Jean, l’Apôtre et l’Évangéliste, nous rappelle l’importance du Verbe – de la parole transmise, des écrits préservés. Il nous encourage à témoigner de notre foi avec profondeur et clarté, en faisant de notre vie une continuation de son propre Évangile : un message d’amour.
En ce 27 décembre, l’Église nous offre, en la personne de Saint Jean, un guide pour transformer l’enthousiasme de Noël en une sagesse contemplative et en un amour agissant.

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