La figure de Saint Étienne est paradoxalement placée au lendemain de la joie de Noël, comme pour nous rappeler que la lumière du Christ demande un engagement radical dans le monde réel, souvent hostile.

Étienne est choisi initialement non pas pour prêcher, mais pour servir. Il fait partie des sept diacres désignés pour soulager les Apôtres de la tâche de la distribution des vivres aux veuves.

  • Réflexion : Étienne nous montre que le service concret – l’attention aux besoins les plus humbles et matériels des autres – est une fonction aussi noble et essentielle que l’enseignement. Il incarne le principe que l’amour de Dieu se traduit d’abord par l’amour du prochain, surtout les plus fragiles. Pourtant, il était aussi décrit comme un homme « rempli de l’Esprit Saint et de sagesse ». Le service est la source de la sagesse.

Malgré sa fonction de service, Étienne ne reste pas silencieux. Son courage est tel qu’il se dresse pour dénoncer l’hypocrisie et la résistance d’une partie du peuple juif à la nouveauté de l’Évangile. Il prononce un long discours (Actes 7), véritable résumé de l’histoire d’Israël, montrant comment ce peuple a toujours rejeté les prophètes envoyés par Dieu.

  • Réflexion : Le témoignage d’Étienne n’est pas une simple affirmation de foi ; c’est un engagement risqué pour la vérité. Il nous rappelle que la foi n’est pas une opinion privée, mais un message à proclamer, même lorsque cela dérange le statu quo. Son courage nous invite à nous demander si nous sommes prêts à prendre position pour ce qui est juste, sans compromis.

Au moment où la foule s’apprête à le lapider, Étienne a une vision extraordinaire : il voit « la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu ».

  • Réflexion : Ce moment est la clé de la persévérance. Face à la violence et à la mort imminente, Étienne ne se concentre pas sur sa souffrance, mais sur la réalité divine. Cette vision lui donne la force non seulement d’accepter son destin, mais de le faire avec une paix surnaturelle. Pour nous, c’est un enseignement essentiel : lorsque les épreuves de la vie nous submergent, c’est en fixant notre regard sur ce qui est éternel – sur la présence du Christ – que nous trouvons notre véritable force.

Le dernier acte d’Étienne est le plus lumineux et le plus christique : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » (Actes 7, 60). Il reproduit la prière de Jésus sur la Croix.

  • Réflexion : Le martyre d’Étienne n’est pas un acte de vengeance, mais un acte d’amour et de pardon. Son témoignage culmine non dans la dénonciation de ses bourreaux, mais dans leur absolution. C’est la preuve que la foi chrétienne transforme la haine en amour, et que le pardon est la plus haute forme de victoire spirituelle.

Célébrer Saint Étienne au lendemain de Noël, c’est comprendre que la joie de la Nativité est inséparable de l’appel à la croix. Étienne, le Diacre, le Prophète, le Martyr, est un modèle de celui qui a vécu et est mort en incarnant l’amour de Dieu, témoignant que la vraie vie se trouve dans le service, le courage et, surtout, le pardon.

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