Noël approche, et comme chaque année, nos écrans et nos rues s’illuminent de guirlandes, de publicités pour des cadeaux toujours plus grands et de repas toujours plus copieux. C’est l’époque de la surabondance, de l’urgence de consommer, où le bruit du shopping et du succès médiatique couvre souvent tout le reste.

Et c’est là que l’Évangile de Noël vient sonner comme une note de simplicité radicale en plein milieu de notre chaos.

Au fond de l’histoire, il y a cette vérité incroyable : Dieu ne choisit pas de naître dans un palace, ni d’atterrir sur le plateau d’une émission de grande audience. Il choisit un endroit qu’on qualifierait aujourd’hui de zone d’exclusion : une étable froide, une mangeoire pour berceau.

C’est le Dieu désarmé, le « Très-Haut » qui devient le « Très-Bas ».

  • Dans notre actualité, où la réussite se mesure souvent au nombre de vues, de followers ou à la taille du compte en banque, la Crèche nous rappelle que la vraie valeur n’est pas dans le « trop », mais dans le cœur à cœur.
  • Face aux conflits où chacun veut avoir le dernier mot, écraser l’autre et montrer sa puissance, l’Enfant-Jésus nous montre que la seule force qui sauve le monde, c’est l’amour vulnérable, celui qui accepte de se faire petit pour laisser de la place à l’autre.

L’humilité, ce n’est pas s’écraser ou se dévaloriser. Le mot vient de humus, la terre, ce qui est solide et nourricier. L’humilité, c’est simplement accepter sa juste place : je ne suis pas Dieu, je suis humain.

Cette leçon de Noël est cruciale pour nous, aujourd’hui :

  • Contre la course au statut : Nous passons notre temps à vouloir être meilleur, plus beau, plus important. L’humilité de la crèche nous invite à ralentir et à voir l’autre comme supérieur à soi (comme le dit saint Paul). Elle nous libère de l’obligation d’être constamment en représentation, en compétition ou dans la vanité.
  • Pour ceux qui souffrent : Le Christ naît parmi les exclus, loin des regards. Il nous enseigne que nous devons diriger notre attention, non vers ceux qui brillent déjà, mais vers les fragilisés : les malades, ceux qui sont seuls à Noël, ceux qui vivent la guerre ou la précarité. Notre humilité se traduit par notre capacité à nous baisser pour les voir et les servir.

Noël est l’invitation à baisser la porte de notre orgueil – comme on doit se baisser pour entrer dans la petite porte de la Basilique de la Nativité à Bethléem – pour enfin rencontrer Dieu. Il est là, non pas dans le luxe tapageur de nos fêtes, mais dans la simplicité offerte d’un enfant et le silence de l’adoration. C’est le chemin vers la vraie paix, celle qui commence dans un cœur humble et simple.

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