
Là où Dieu naît encore aujourd’hui
Il y a plus de deux mille ans, à Bethléem, un enfant est né dans un coin perdu de l’Empire, dans une étable, parce qu’il n’y avait pas de place pour lui ailleurs.
On aime cette histoire, on la trouve belle, touchante. Mais si tu la regardes de près, elle n’a rien d’une carte postale.
Bethléem, c’est :
- une famille obligée de se déplacer à cause d’un recensement décidé de loin,
- un couple fatigué, inquiet, sans sécurité,
- un enfant qui vient au monde dans la précarité totale,
- un pays occupé, traversé par la peur, la violence, les injustices.
En 2025, quand tu regardes le monde, ce décor-là ne te semble pas si étranger, n’est‑ce pas ?
On vit :
- des guerres qui n’en finissent plus, avec des villes détruites, des familles arrachées à leurs terres ;
- une planète qui souffre : climat déréglé, catastrophes, espèces qui disparaissent ;
- des systèmes économiques qui laissent sur le côté les plus fragiles ;
- des tensions sociales, des colères, des divisions, des haines qui explosent sur les réseaux ou dans la rue ;
- des familles cassées, des solitudes profondes, des jeunes qui n’y croient plus, des personnes âgées qui se sentent de trop.
Et puis, il y a tes combats à toi :
- tes peurs pour l’avenir, pour le travail, pour ta santé ou celle de ceux que tu aimes,
- tes doutes, ta fatigue, parfois l’impression d’être dépassé par tout ce qui se passe,
- tes luttes intérieures, tes blessures, ce que tu n’oses pas toujours dire.
Alors, qu’est-ce que ça change, en 2025, qu’un enfant soit né à Bethléem il y a si longtemps ?
Ce qui change tout, c’est ceci : Dieu a choisi ce décor‑là pour venir. Pas un monde parfait, mais un monde abîmé.
Il n’a pas attendu que la paix soit signée, que les injustices disparaissent, que tout soit propre et bien rangé.
Il est venu au milieu de la pagaille, des injustices, des violences, des peurs.
Il a pris ce monde tel qu’il est… pour l’habiter et le transformer de l’intérieur.

Noël, ce n’est pas un conte qui te fait oublier la réalité.
C’est au contraire un coup de projecteur sur cette vérité :
Là où tout semble fermé, Dieu cherche une brèche.
Là où l’homme dit « il n’y a pas de place », Dieu vient quand même.
Là où l’avenir a l’air bouché, Dieu invente un chemin.
L’« aujourd’hui de Dieu » en 2025, c’est ça :
Dieu qui continue de naître là où on ne l’attend pas, dans :
- une main tendue à quelqu’un qu’on ne connaît pas,
- un pardon donné après des années de silence,
- un choix honnête dans un système qui pousse à tricher,
- une personne qui tient bon dans l’épreuve, qui refuse de se laisser durcir,
- un jeune qui, malgré tout, se met debout et croit encore qu’il peut construire quelque chose de beau,
- une famille qui se serre les coudes au lieu de se déchirer,
- des hommes et des femmes qui s’engagent pour la justice, la paix, la protection de la création.
Bethléem, ce n’est pas seulement un point sur une carte.
Bethléem, c’est chaque endroit où il n’y a « pas de place » :
- pas de place pour les pauvres,
- pas de place pour les étrangers,
- pas de place pour les fragiles,
- pas de place pour ceux qui pensent autrement,
- pas de place pour Dieu.
Et c’est précisément là que Dieu se pointe.
Discrètement. Sans forcer la porte.
Comme un enfant qu’on peut refuser… ou accueillir.
Son « aujourd’hui », ce n’est pas hier, ce n’est pas seulement dans les évangiles.
Son « aujourd’hui », c’est ta vie, maintenant :
- tes Galilée, tes Nazareth cachés, tes Bethléem pauvres,
- tes zones d’ombre, tes nuits, tes questions.
Ce Dieu qui naît à Bethléem continue de te dire en 2025 :
« Je ne viens pas pour t’écraser de reproches.
Je viens pour habiter avec toi ce que tu vis,
pour ouvrir une lumière là où tu ne vois plus rien,
pour te redonner la force d’aimer quand tu n’en peux plus. »
Oui, le monde va mal sur bien des plans. Il serait absurde de le nier.
Mais Noël t’invite à ne pas t’arrêter au constat.
Tu n’es pas condamné à regarder les infos et à te dire : « C’est foutu ».
Noël te demande : Et toi, dans cet aujourd’hui, tu veux être spectateur ou acteur ?
- Là où tout est violence, vas‑tu devenir un relais de paix ou un écho de plus à la haine ?
- Là où tout est mensonge ou manipulation, choisiras‑tu la vérité, même si elle coûte ?
- Là où tout pousse à l’indifférence, oseras‑tu la compassion ?
- Là où tout incite à consommer, à prendre, auras‑tu le courage de donner, de partager, de vivre plus simplement ?
Tu ne peux pas sauver le monde tout seul,
mais tu peux laisser le Dieu de Bethléem venir sauver ce qu’il y a en toi de blessé, de découragé, de durci.
Et à partir de là, quelque chose peut changer autour de toi.
C’est modeste, mais c’est réel. C’est comme une crèche : c’est petit, mais dedans, il y a une vie qui commence.
Alors, en ce Noël 2025, je te souhaite :
- d’oser accueillir Dieu dans la « crèche » de ta vie, telle qu’elle est vraiment, pas telle que tu voudrais la présenter ;
- de découvrir que, même au cœur de ce monde abîmé, Dieu n’a pas déserté, qu’il est là, discret, têtu, à l’œuvre dans le bien silencieux ;
- d’avoir la force de ne pas te laisser voler l’espérance, même si l’actualité fait peur ;
- de trouver ta place, ta manière unique de faire naître un peu plus de lumière, de justice, de douceur autour de toi.
Que Noël 2025 soit pour toi un vrai temps de paix intérieure,
de réconciliation, de rencontres vraies, de simplicité retrouvée.
Et que l’année 2026 qui s’ouvre devant toi soit :
- une année où tu te sentes moins seul,
- une année où tu avances, pas à pas, vers ce que tu es vraiment,
- une année où, malgré les épreuves, tu puisses dire :
« Oui, Dieu a été là, dans mon aujourd’hui. »
Joyeux Noël 2025 à toi
et belle année 2026, habitée de foi, de paix et d’espérance.
Pascal Saintenois,
coordinateur pédagogique du dispositif interne d’accrochage scolaire
à l’Athénée Royal Leonardo da Vinci – Anderlecht,
site : https://sympas.net.

Laisser un commentaire