L’Evangile

Jésus naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)

Alléluia. Alléluia.
Voici que la Vierge concevra :
elle enfantera un fils,
on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ».
Alléluia. (Mt 1, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ;
avant qu’ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
    Joseph, son époux,
qui était un homme juste,
et ne voulait pas la dénoncer publiquement,
décida de la renvoyer en secret.
    Comme il avait formé ce projet,
voici que l’ange du Seigneur
lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse,
puisque l’enfant qui est engendré en elle
vient de l’Esprit Saint ;
    elle enfantera un fils,
et tu lui donneras le nom de Jésus
(c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
    Tout cela est arrivé
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
    Voici que la Vierge concevra,
et elle enfantera un fils ;
on lui donnera le nom d’Emmanuel,

qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».

    Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.

Sa réflexion

L’Évangile de ce dimanche est le pivot de l’Avent. Après avoir médité sur la vigilance (1er dimanche), la conversion de Jean-Baptiste (2ème) et la joie de la proximité du Christ (3ème), nous nous arrêtons sur l’homme qui rend possible l’accueil du Sauveur dans la lignée humaine : Joseph, l’époux de Marie.

Ce texte est une méditation sur la justice, la discrétion et le courage d’obéir à l’impossible.

1. La Justice dans la Miséricorde

L’Évangile présente Joseph comme un « homme juste » (v. 19). Cette justice est mise à l’épreuve de la manière la plus douloureuse : sa fiancée, Marie, est enceinte par l’Esprit Saint, un mystère qu’il ne peut comprendre.

  • Une justice humaine et divine : Dans la tradition juive, la justice aurait exigé qu’il la dénonce publiquement. Mais Joseph est un juste miséricordieux : il ne veut pas la « diffamer » (la déshonorer publiquement). Sa justice est tempérée par la charité et la discrétion. Il cherche à la renvoyer en secret, préférant assumer la peine et l’incompréhension plutôt que de causer du tort à celle qu’il aime.
  • L’exemple pour nous : Cet homme juste nous apprend que la vraie justice ne se complaît pas dans l’application rigide de la loi, mais dans la recherche du bien et le respect de la dignité de l’autre, même lorsque nous sommes blessés ou perplexes face à son mystère.

2. L’Ouverture au Rêve (L’Écoute de l’Ange)

Alors que Joseph est sur le point de prendre sa décision humaine, il reçoit dans un rêve l’intervention de Dieu par l’intermédiaire de l’Ange. Le rêve, dans la Bible, est souvent le lieu où Dieu parle à ceux qui sont en profonde méditation ou en crise.

  • La vocation d’accueillir : L’Ange révèle l’identité et la mission de l’enfant : « Il sauvera son peuple de ses péchés. » (v. 21). L’Enfant à naître n’est pas le fruit d’une faute, mais le Sauveur. Le rôle de Joseph devient alors essentiel : il doit nommer l’enfant (lui donner le nom de Jésus, qui signifie « Dieu sauve »), lui conférant ainsi une filiation légale dans la lignée de David.
  • Le courage de croire : Joseph est appelé à suspendre sa propre logique et sa justice humaine pour se laisser guider par la Volonté de Dieu, qui est infiniment plus grande et plus mystérieuse. Il passe de l’intention de protéger sa propre réputation à celle de protéger le Mystère de l’Incarnation.

3. Réaliser la Prophétie (L’Obéissance Silencieuse)

La conclusion du récit est celle de l’obéissance totale de Joseph : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. » (v. 24).

  • Le Juste qui Agit : Joseph ne prononce pas un mot dans les Évangiles. Son action est sa parole. Il se lève et prend Marie chez lui. C’est l’acte de foi par excellence, accompli dans la discrétion et le silence. Il devient le gardien du Sauveur.
  • « Emmanuel » : L’Évangéliste Matthieu conclut en rappelant la prophétie d’Isaïe : « Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu avec nous » (v. 23). Joseph, par son obéissance, devient l’instrument par lequel le projet de Dieu (être avec nous) se réalise.

En conclusion : Joseph nous enseigne que la meilleure façon de se préparer à la Nativité est d’imiter sa disponibilité. Il nous invite à écouter les « rêves » que Dieu a pour nous, même quand ils bouleversent nos plans, et à répondre par une obéissance humble et agissante. Prendre Marie et l’enfant chez soi, c’est faire une place concrète à Dieu dans la réalité de notre existence.

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