Dans notre vie chrétienne, il est facile de s’installer dans le confort de la parole. Nous lisons l’Évangile, nous nous déclarons croyants, nous connaissons les commandements et nous récitons de belles prières. Nous sommes un peu comme le second fils de la parabole de Jésus : celui qui répond sans hésiter : « Oui, Seigneur, j’y vais ! » C’est une réponse parfaite, polie, exemplaire. Pourtant, Jésus nous rappelle que cette réponse ne vaut rien si elle n’est pas suivie d’effet. La vraie mesure de notre foi n’est pas la qualité de notre affirmation, mais la réalité de notre travail dans la vigne. L’action est la seule langue que Dieu comprend vraiment. Penser que nos paroles suffisent est une grande illusion spirituelle. Il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur » pour entrer dans le Royaume, nous dit l’Évangile, mais de faire la volonté du Père. La volonté du Père, ce n’est pas de faire de beaux discours sur l’amour, mais d’aimer réellement : rendre visite à celui qui est seul, partager ce que l’on a avec celui qui n’a rien, pardonner à celui qui nous a blessé, même quand c’est difficile. L’action révèle la sincérité de notre cœur. Elle est le poids réel de notre « oui ». Regardons le premier fils : son « non » était terrible, mais son acte final – son repentir suivi du travail – a tout racheté. Il a montré que l’honnêteté de l’action pèse plus lourd que le péché des lèvres. Ce fils nous rappelle que Dieu ne cherche pas des gens parfaits qui parlent parfaitement, mais des cœurs repentants qui se mettent à l’ouvrage. Il vaut mieux trébucher, tomber, se relever, et enfin agir, que de rester immobile et irréprochable dans l’inaction. Le Royaume de Dieu avance non pas grâce aux grands orateurs de la foi, mais grâce aux humbles ouvriers qui se salissent les mains et qui, même après un refus initial, finissent par aller travailler dans la vigne. C’est un appel à cesser de nous contenter d’une foi théorique et à faire de notre vie un témoignage vivant et agissant de l’amour du Christ.


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