L’Evangile

 Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 2-11)

Alléluia. Alléluia.
L’Esprit du Seigneur est sur moi :
il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Alléluia. (cf. Is 61, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison,
des œuvres réalisées par le Christ.
Il lui envoya ses disciples et, par eux,  lui demanda :
    « Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
    Jésus leur répondit :
« Allez annoncer à Jean
ce que vous entendez et voyez :
Les aveugles retrouvent la vue,
et les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
et les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
    Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

    Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient,
Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean :
« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ?
un roseau agité par le vent ?
    Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ?
un homme habillé de façon raffinée ?
Mais ceux qui portent de tels vêtements
vivent dans les palais des rois.
    Alors, qu’êtes-vous allés voir ?
un prophète ?
Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète.
    C’est de lui qu’il est écrit :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour préparer le chemin devant toi.

    Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui. »

Sa réflexion

Dans cet Évangile, Jean le Baptiste, qui est en prison, envoie ses disciples demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

C’est étonnant, non ? Jean est le prophète qui a préparé le chemin de Jésus, qui l’a baptisé et reconnu ! Pourtant, au moment où il est dans une situation difficile (en prison), le doute le frappe.

Cela nous parle directement aujourd’hui. Même quand on a la foi, même quand on a déjà rencontré le Christ dans notre vie, il arrive des moments où tout s’écroule, où la réalité ne correspond pas à ce qu’on attendait. On se demande : « Mais, est-ce que Dieu est vraiment là ? Est-ce que c’est bien lui que j’ai suivi, vu ce que je vis ? »

Le message simple, c’est que le doute fait partie du chemin. Il n’est pas un signe de faiblesse, mais une invitation à chercher plus loin, à vérifier.

Jésus ne répond pas par une grande théorie ou un titre. Il dit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent… et les pauvres reçoivent la bonne nouvelle. »

Il renvoie à des actes concrets. Pour nous, l’actualisation est là : où sont les signes de la présence de Jésus dans notre Monde ?

  • Ce n’est pas forcément un miracle spectaculaire, mais la vue retrouvée quand quelqu’un sort de l’ignorance ou des préjugés.
  • C’est le boiteux qui marche quand une personne isolée retrouve le chemin de la communauté, de l’amitié.
  • C’est la bonne nouvelle pour les pauvres chaque fois que la justice est rendue, qu’on lutte contre l’exclusion et qu’on partage.

Jésus nous dit : si tu cherches la preuve que je suis « celui qui vient », ne regarde pas les puissants ou les paillettes (le « roseau agité » ou « l’homme aux vêtements luxueux »), mais regarde où l’amour, la justice et la compassion sont vécues. C’est là que je suis, en action.

Ce troisième dimanche de l’Avent, c’est l’appel à l’espérance joyeuse (on l’appelle le dimanche Gaudete, « réjouissez-vous »).

La joie vient de cette certitude que, même quand on doute, Dieu est à l’œuvre dans le Monde d’une manière souvent humble, cachée, mais puissante.

La réflexion se termine par une question pour nous : et si aujourd’hui, Jésus nous disait, à nous aussi, « allez rapporter ce que vous voyez » ? Qu’est-ce que nous pourrions annoncer à ceux qui doutent ?

Il nous invite à devenir nous-mêmes ces signes :

  • En nous engageant pour plus de justice autour de nous.
  • En apportant un peu de lumière à ceux qui se sentent aveugles.
  • En étant patients et en ayant confiance que le royaume des Cieux est déjà en train de grandir, même si on ne le voit pas encore en entier.

Cette attente (l’Avent) n’est pas une attente passive, mais un temps pour agir en sachant que le Christ est déjà à l’œuvre au cœur de notre humanité.

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