Chers frères et sœurs,

Nous voici au 2ème dimanche de l’Avent. Ce mot, « Avent », signifie Venue. C’est le temps de la préparation : nous nous préparons à la fête de Noël, mais plus profondément, nous nous préparons à accueillir Celui qui vient sans cesse dans nos vies.

L’Évangile que nous venons d’entendre nous jette sans ménagement dans le désert, en compagnie d’un prophète au look plutôt radical : Jean le Baptiste.

Jean ne tweete pas, il ne fait pas de live sur Instagram. Il a une seule obsession, un seul message, qui claque comme un coup de semonce : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

Aujourd’hui, en 2025, nous vivons dans un bruit constant. C’est le bruit des notifications, le flux incessant d’informations (et de désinformations), la course au rendement et à la consommation. Nos vies sont saturées. Où est la place du désert de Jean le Baptiste dans notre quotidien hyper-connecté ?

Le désert, ce n’est pas juste un lieu géographique aride. C’est le lieu du silence, de l’essentiel, l’endroit où le bruit de nos préoccupations s’éteint pour laisser entendre la vraie Voix. C’est ce que Jean nous propose : faire une pause, un « reset » dans nos vies.

Jean est direct : « Produisez donc un fruit digne de la conversion ! »

Ce n’est pas une injonction morale rigide, c’est une invitation à l’authenticité. Jean nous dit : arrêtez de faire semblant. Si vous changez vraiment, cela doit se voir, se traduire par des actes concrets.

Et là, la question brûlante se pose à chacun de nous aujourd’hui :

  • Conversion de l’égo : Est-ce que mes choix (mes achats, mon temps, mes paroles) sont uniquement centrés sur mon confort, ma réussite personnelle, ou est-ce que je prends sincèrement en compte l’autre, l’environnement, l’avenir ? Ai-je encore le temps de m’arrêter pour aider, écouter, ou suis-je trop occupé à gérer mon propre planning surchargé ?
  • Conversion du regard : Dans cette ère de polarisations et de jugements faciles sur les réseaux sociaux, ai-je encore la charité de regarder mon voisin, celui qui ne pense pas comme moi, non pas comme un adversaire, mais comme un frère ou une sœur, image de Dieu ? Suis-je prêt à faire la paix intérieurement avec ce qui me dérange chez les autres ?
  • Conversion de la foi : Est-ce que ma foi est une simple habitude, une case à cocher le dimanche, ou est-ce qu’elle irrigue vraiment mes décisions de la semaine : ma manière de travailler, d’élever mes enfants, d’utiliser mon argent ?

Jean le Baptiste parle de « préparer le chemin du Seigneur, aplanir ses sentiers ».

Aplanir les sentiers, c’est enlever les obstacles.

  • Quels sont les obstacles que j’ai mis sur le chemin de Dieu dans ma vie ? Le manque de pardon ? Une addiction sournoise ? La peur de m’engager ou de me donner ?

L’Avent n’est pas un temps pour décorer le sapin. C’est un temps pour faire le grand ménage intérieur.

Jean, malgré sa puissance, pointe vers plus grand que lui : celui qui vient après lui baptisera « dans l’Esprit Saint et dans le feu ».

Le feu, c’est l’énergie, la passion, la force divine. En 2025, nous avons besoin de ce feu, car nous sommes souvent engourdis par l’anxiété du lendemain ou le confort mou.

L’Avent est une chance de rallumer ce feu. C’est le moment de laisser l’Esprit Saint nous secouer pour que nous ne restions pas des chrétiens tièdes, qui ont le nom de Jésus à la bouche, mais pas le courage ni la joie dans le cœur.

Alors, concrètement, quel « fruit digne de la conversion » vais-je produire durant ces quatre semaines ?

L’Avent nous donne une feuille de route simple : veiller et agir.

Mettons-nous au travail : ouvrons nos cœurs au Baptiste et laissons-nous déranger par son message. Car Noël n’est beau que si nous avons vraiment préparé la place pour que le Christ naisse aujourd’hui dans la crèche de nos vies.

Amen.

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