Il était une fois, dans un village blotti au pied du majestueux Mont Écho, deux disciples nommés Théo et Matt. Tous deux aimaient profondément les enseignements du Grand Maître, et tous deux cherchaient la Vraie Lumière.

Théo était le Disciple de la Parole. Il connaissait par cœur tous les discours du Maître, savait citer les Écritures à tout moment, et passait ses journées à discourir sur les vertus de la patience et de l’amour. Sa maison était remplie de livres saints et ses fenêtres donnaient sur la vallée.

Matt était le Disciple du Silence. Il parlait peu des enseignements, mais il passait ses journées dehors, à travailler modestement dans la vallée. Sa maison était simple, mais ses mains étaient dures et son cœur, dit-on, était grand ouvert.

Un hiver particulièrement rude s’abattit sur le village. Une tempête de neige isola la petite cabane d’une vieille femme aveugle, Agathe, qui vivait seule sur le flanc de la montagne.

L’Épreuve de l’Hiver

Les villageois paniquèrent. Théo, le Disciple de la Parole, se leva aussitôt. « Mes frères ! » s’écria-t-il. « Souvenez-vous du Maître : « Aimez votre prochain comme vous-mêmes ! » Méditons sur l’importance de la Charité ! Je vais organiser une grande réunion de prière pour que la neige fonde ! » Pendant trois jours, Théo rassembla les gens. Il parla longuement de la nécessité d’aider Agathe, expliqua comment l’amour devrait nous porter à l’action, et cita des passages sur l’espérance et la persévérance. Ses paroles étaient belles, réconfortantes, mais Agathe restait prisonnière de la neige.

Pendant ce temps, Matt, le Disciple du Silence, avait simplement enfilé sa plus vieille veste. Il n’avait pas dit un mot. Il avait pris sa pelle, quelques morceaux de pain sec et une gourde, et avait commencé à marcher vers la montagne.

Chaque pas était une lutte contre la neige gelée. Ses muscles criaient, le vent le fouettait, mais il continuait. Pour chaque souffle difficile, il ne récitait pas un verset, mais il pensait : « Je vais la réchauffer. Je vais la nourrir. » L’action était sa seule prière.

La Vérité de la Montagne

Au bout d’un jour entier d’efforts acharnés et de silence, Matt atteignit enfin la cabane. Il dégagea l’entrée, fit un feu, et partagea son pain et son eau avec Agathe, qui tremblait de froid.

Quand Matt revint au village, les villageois étaient encore en train de discuter de la meilleure façon d’interpréter les paroles du Maître sur la « Vraie Solidarité ».

Théo s’approcha, le visage grave. « Matt ! Te voilà enfin ! Où étais-tu ? Nous avons tant parlé de la situation d’Agathe ! Tu as manqué nos belles méditations sur le devoir du secours. »

Matt s’essuya la sueur du front et répondit simplement : « Théo, tu as passé trois jours à dire à Agathe que le Maître l’aimait. Moi, j’ai passé un jour à lui montrer que le Maître l’aimait. »

Le village comprit alors la leçon du Mont Écho : l’écho de la foi n’est pas le son d’une parole répétée, mais le bruit d’une action accomplie.

Morale:

Notre foi n’est vivante que lorsque nos pieds et nos mains suivent la direction de nos prières.

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