Faux Prophètes et Fausses Certitudes : Où est la Brique Inébranlable de notre Foi ?

« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! »

1. Le danger du « Sous mon nom »

Les faux prophètes n’opèrent pas en ennemis déclarés du Christ, mais se présentent souvent comme ses représentants légitimes ou ses interprètes ultimes. Ils parlent le langage de la foi, utilisent les symboles, mais leur message est déformé, au service de leur propre ego, de leur pouvoir, ou d’une idéologie restrictive.

• Réflexion : Le discernement n’est pas de distinguer le bien du mal (ce qui est souvent évident), mais le faux bien du vrai Bien. Comment identifier ces imposteurs ? Jésus donne deux indices majeurs : l’auto-proclamation (« C’est moi ») et la fixation sur le calendrier (« Le moment est tout proche »).

2. L’illusion de la certitude absolue

Ceux qui crient « Le moment est tout proche » séduisent par la promesse d’une certitude. Ils offrent un agenda précis de l’histoire, une clé de lecture simpliste des événements complexes du monde. En période d’anxiété (face à la destruction annoncée du Temple, par exemple), l’homme cherche désespérément un refuge dans des explications totalisantes et des réponses immédiates.

• Méditation : La foi authentique est souvent vécue dans l’humilité et l’incertitude du « Je ne sais ni le jour ni l’heure ». Elle demande une patience et une vigilance constantes, non la connaissance d’un calendrier secret. Les prophètes de l’urgence cherchent à voler cette patience, à remplacer l’espérance théologale par l’agitation et la peur d’être en retard.

3. L’appel à la résistance

« Ne marchez pas derrière eux ! » C’est un ordre direct de Jésus, une invitation à l’autonomie spirituelle et à la résistance intérieure.

• Action : Le critère infaillible du discernement n’est pas le prestige de l’orateur ou le caractère spectaculaire de ses prédictions, mais la cohérence de son message avec l’Évangile dans son intégralité :
  • Le message conduit-il à plus d’amour et de miséricorde ?
  • Crée-t-il la paix dans le cœur et non l’anxiété ?
  • Rend-il libre ou lie-t-il à une personne ou à un groupe ?

Face à l’écroulement des belles pierres de ce monde, la seule « brique inébranlable » est la Parole du Christ elle-même, celle qui nous demande de veiller sans paniquer, de persévérer sans s’égarer. Notre foi doit être fondée sur le Christ, non sur l’interprète qui crie le plus fort.