L’Evangile

« Il n’en restera pas pierre sur pierre » (Lc 21, 5-11)

Alléluia. Alléluia.
Sois fidèle jusqu’à la mort, dit le Seigneur,
et je te donnerai la couronne de la vie.
Alléluia. (Ap 2, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme certains parlaient du Temple,
des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient,
Jésus leur déclara :
    « Ce que vous contemplez,
des jours viendront
où il n’en restera pas pierre sur pierre :
tout sera détruit. »
    Ils lui demandèrent :
« Maître, quand cela arrivera-t-il ?
Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
    Jésus répondit :
« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer,
car beaucoup viendront sous mon nom,
et diront : “C’est moi”,
ou encore : “Le moment est tout proche.”
Ne marchez pas derrière eux !
    Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres,
ne soyez pas terrifiés :
il faut que cela arrive d’abord,
mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »

    Alors Jésus ajouta :
« On se dressera nation contre nation,
royaume contre royaume.
    Il y aura de grands tremblements de terre
et, en divers lieux, des famines et des épidémies ;
des phénomènes effrayants surviendront,
et de grands signes venus du ciel. »

Sa réflexion

La méditation de Lc 21, 5-11 nous plonge au cœur des réalités humaines et eschatologiques, nous invitant à un profond discernement sur ce qui est essentiel et passager dans nos vies.

Le passage s’ouvre sur l’admiration du Temple de Jérusalem, une merveille d’architecture et de faste, symbole de la puissance religieuse et politique de l’époque. Les disciples sont fascinés par les belles pierres et les ex-voto.

La réponse de Jésus est radicale et déstabilisante : « Des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » (Lc 21, 6).

  • Réflexion : Le Temple représente tout ce que nous érigeons dans nos vies et que nous croyons éternel : notre carrière, nos possessions, nos institutions, voire nos propres certitudes. Jésus nous rappelle que même les constructions humaines les plus solides, les plus belles, sont vouées à la finitude. Cela nous pousse à nous interroger : où plaçons-nous réellement notre confiance ? Est-ce dans le matériel, le visible, l’éphémère, ou dans l’invisible, l’incorruptible, l’éternel ?

Face à l’annonce de cette destruction, les disciples demandent un signe et un calendrier. La préoccupation humaine est toujours la même : quand et comment ?

Jésus met en garde : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! » (Lc 21, 8).

  • Réflexion : La plus grande menace n’est pas la destruction matérielle, mais la séduction spirituelle. Les périodes de crise ou de bouleversement (l’écroulement des « Temples ») rendent les gens vulnérables aux faux prophètes et aux messianismes de pacotille qui promettent des solutions rapides ou une apocalypse imminente. L’appel de Jésus est à la lucidité et au discernement. L’essentiel n’est pas de connaître la date de la fin, mais de rester fidèle à sa Parole au présent.

Jésus annonce ensuite une série d’événements tragiques : guerres, désordres, nation contre nation, royaumes contre royaumes, tremblements de terre, famines, épidémies, et phénomènes effrayants. Il conclut par une phrase clé : « Il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » (Lc 21, 9).

  • Méditation : Ces événements — que l’humanité connaît depuis toujours — ne sont pas la fin en soi, mais les signes récurrents d’un monde blessé qui chemine vers son accomplissement.
    • Le Christ nous enseigne la sérénité : « ne soyez pas terrifiés ». L’agitation du monde extérieur (les guerres, les fléaux) ne doit pas troubler la paix intérieure que donne la foi.
    • La vraie sagesse consiste à reconnaître ces désordres comme faisant partie du processus de l’histoire et non comme l’acte final immédiat. Ils sont le décor dans lequel notre persévérance et notre témoignage sont appelés à se manifester. Ils nous rappellent la nécessité de la conversion et de l’espérance.

Ce passage nous exhorte donc à vivre l’aujourd’hui dans la vigilance et la fidélité, en détachant notre cœur des idoles éphémères et en cultivant une espérance inébranlable dans le Royaume qui vient, quel que soit le bruit des destructions autour de nous.

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