L’Evangile

« Jésus vit une veuve misérable mettre deux petites pièces de monnaie » (Lc 21, 1-4)

Alléluia. Alléluia.
Veillez, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y pensez pas
que le Fils de l’homme viendra.
Alléluia. (Mt 24, 42a.44)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
comme Jésus enseignait dans le Temple,
    levant les yeux, il vit les gens riches
qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.
    Il vit aussi une veuve misérable
y mettre deux petites pièces de monnaie.
    Alors il déclara :
« En vérité, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres.
    Car tous ceux-là, pour faire leur offrande,
ont pris sur leur superflu
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Sa réflexion

L’épisode de la pauvre veuve dans l’Évangile de Luc (Lc 21, 1-4) est un passage d’une puissance et d’une clarté déconcertantes. Jésus observe la scène des offrandes dans le Temple : d’un côté, les riches qui déposent de grandes sommes, et de l’autre, une veuve misérable qui ne met que deux petites pièces. Son jugement est sans appel : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres ».

Cet épisode nous révèle une vérité essentielle sur la nature du don. La valeur d’une offrande n’est pas mesurée par sa quantité absolue, mais par la proportion qu’elle représente par rapport à ce que possède celui qui donne.

  • Le don des riches : Ils donnent de leur superflu. Leur geste, bien que louable en apparence, ne les prive de rien d’essentiel. Il ne remet pas en question leur sécurité ni leur mode de vie. Pour eux, l’offrande est un prélèvement, un surplus dont ils peuvent se passer sans peine.
  • Le don de la veuve : Elle donne de son indigence, elle a mis « tout ce qu’elle avait pour vivre ». Son geste est un acte de foi radicale et de confiance totale. Elle se dépouille entièrement, se mettant en situation de vulnérabilité.

Jésus déplace le critère d’évaluation : ce qui compte, ce n’est pas la richesse extérieure du don, mais la richesse intérieure du donateur.

Ce texte est une leçon d’authenticité. Jésus nous invite à regarder au-delà des apparences et à sonder les motivations profondes de nos actions.

  1. Le danger de l’apparence : Les riches risquent de chercher la reconnaissance sociale ou d’agir par simple conformité aux attentes religieuses, leur geste étant sans véritable implication personnelle.
  2. La primauté du cœur : La veuve, par son geste discret et total, témoigne que la véritable générosité est celle qui engage la personne entière. Elle offre sa vie, son moyen de subsistance, symbolisant un abandon complet à Dieu. Son offrande n’est pas une question de finance, mais une question d’être.

La réflexion tirée de cet évangile nous interpelle sur tous les aspects de notre existence :

  • Qu’est-ce que je donne réellement ? Est-ce que je donne uniquement mon « superflu » (temps, argent, énergie) ou est-ce que j’engage des choses vitales pour moi ?
  • Le don de soi : Ce passage va bien au-delà de l’argent. Il est une invitation à donner tout ce que nous avons pour vivre : notre temps, nos talents, nos préoccupations, nos faiblesses, sans rien retenir par peur ou par égoïsme.

La veuve nous enseigne que Dieu ne regarde pas la taille de notre contribution, mais la taille de notre amour et de notre foi dans l’acte de donner. C’est l’exemple parfait de la foi qui se met en situation de manque pour dépendre entièrement de la Providence divine.

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