L’Evangile
« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17, 7-10)

Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus disait :
« Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
“Viens vite prendre place à table” ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt :
“Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?
Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
“Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir” »
Sa réflexion
Le Paradoxe du Service
Ce passage de l’Évangile est déroutant à première vue. Jésus utilise l’image d’un maître exigeant et d’un serviteur qui, après une longue journée de travail, doit encore s’occuper de son maître sans attendre de remerciement immédiat. L’enseignement ne porte pas sur la nécessité d’une reconnaissance humaine, mais sur la qualité intrinsèque de notre relation à Dieu et à notre vocation.
Jésus ne cherche pas à justifier une exploitation ; il nous invite à une profonde humilité face à nos actions. Le « serviteur inutile » n’est pas celui qui fait mal son travail ou qui est inutile à l’œuvre de Dieu. Au contraire, c’est celui qui a conscience que son service est une dette d’amour et non un titre de mérite.
La Gratuité de l’Action
Lorsque nous faisons ce qui nous est commandé – que ce soit dans la prière, le service aux autres, ou le respect des commandements – nous ne faisons que répondre à l’appel de Celui qui nous a tout donné : la vie, la foi, l’amour. Le risque de l’action est souvent de s’en attribuer le mérite, de compter les « points » de nos bonnes œuvres, et d’attendre une récompense visible de Dieu ou des hommes.
Jésus nous appelle à briser cette logique du mérite. Notre travail est un devoir joyeux, une réponse naturelle à la grâce. Si nous soignons un malade, si nous partageons nos biens, si nous pardonnons, nous ne faisons qu’accomplir notre vocation la plus profonde, celle pour laquelle nous avons été créés. Dire : « Nous n’avons fait que notre devoir » est un acte d’abandon qui nous libère de l’orgueil spirituel. C’est reconnaître que Dieu est le seul acteur essentiel et que nous ne sommes que ses instruments.
💖 Pour la Méditation Personnelle
- Laissez tomber les attentes : Qu’attendez-vous en retour de vos efforts spirituels ou de votre service ? De la louange ? Une récompense immédiate ? Laissez le silence de l’Évangile purifier votre cœur de ces attentes.
- Embrasser l’état de serviteur : Qu’est-ce que cela signifie concrètement dans votre vie quotidienne d’être un « simple serviteur » ? Cela signifie-t-il servir sans choisir sa tâche, ni son heure, ni la personne à servir ?
- La joie dans l’humilité : Reconnaître que vous n’avez fait que votre devoir vous enlève-t-il de la joie ou, au contraire, vous donne-t-il une liberté profonde ? Le vrai bonheur est de servir par amour pur, sans calcul du retour sur investissement.
Prière suggérée : Seigneur Jésus, libère mon cœur de la tentation de l’orgueil. Aide-moi à me contenter de faire humblement, fidèlement et joyeusement ce qui est requis, sans attendre de reconnaissance. Que je sois un serviteur inutile pour les hommes, mais un instrument docile et aimant entre Tes mains.

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