Il était une fois, au cœur d’une forêt immense et complexe, un petit lièvre nommé Flocon. Flocon était rapide, mais il avait un problème : la moindre difficulté le faisait paniquer. Un orage inattendu, une noisette perdue, un chemin boueux… tout devenait une catastrophe monumentale qui lui coupait les pattes et le moral.

Un jour, Flocon, perdu après une brume épaisse, croisa la route de Maître Renard, réputé pour sa sagesse et son calme imperturbable.

« Maître Renard, gémit Flocon, j’en ai assez de ces coups durs de la vie ! Comment faites-vous pour rester si serein ? J’ai l’impression d’avoir une montagne sur le dos dès que le moindre obstacle se dresse. »

Maître Renard sourit, sa queue balayant doucement les feuilles mortes. « Ah, petit Flocon, tu confonds l’obstacle et la façon dont tu le portes. Viens, je vais te montrer le secret de la Boussole Intérieure

Ils arrivèrent devant un vieux chêne tombé, barrant complètement le sentier.

« Voilà notre difficulté du jour, dit le Renard. Certains la verraient comme un mur. C’est vrai, c’est lourd. Mais regarde la situation avec deux yeux : »

Le Premier Œil : Le Découpage

« Mon premier œil s’appelle l’Analyse Froide », expliqua Maître Renard. « Quand tu es submergé par un problème, il te semble aussi énorme que ce tronc. Mais qu’est-ce qui est réellement difficile ici ? »

Flocon réfléchit. « Le tronc est trop gros pour que je saute par-dessus… »

« Exact ! Maintenant, découpons-le. Peux-tu bouger la plus petite branche ? »

Flocon, étonné de la simplicité, poussa une petite branche. Elle céda.

« Et celle-là ? » Flocon poussa une deuxième.

« Tu vois, dit Maître Renard. Chaque problème colossal est une collection de petites actions possibles. Ne cherche pas à bouger le tronc d’un coup. Concentre-toi sur la prochaine petite branche. La petite victoire nourrit le moral pour le reste du travail. »

Le Deuxième Œil : La Boussole

Maître Renard s’assit sur le tronc. « Mon deuxième œil, plus important encore, s’appelle la Direction Intérieure. »

« Les difficultés, les chagrins, les peurs… elles sont comme les vagues de l’océan. Elles te secouent. Mais la seule chose que tu contrôles, c’est la direction de ton navire. »

Le Renard sortit une petite boussole sans aiguille de sa poche. « Cette boussole n’a pas d’aiguille de métal, Flocon. Son aiguille, ce sont tes valeurs. Qu’est-ce qui compte le plus pour toi ? L’honnêteté ? La gentillesse ? La persévérance ? »

« Quand tout va mal, que tu as envie d’abandonner, ferme les yeux et demande à ta boussole intérieure : ‘Quelle est la meilleure version de moi-même dans cette situation ?’ »

  • Si tu es déçu par un ami, ta boussole peut pointer vers le Pardon plutôt que la rancune.
  • Si tu as échoué à un examen, ta boussole pointe vers la Persévérance plutôt que l’abandon.
  • Si tu es débordé de travail, elle pointe vers l’Ordre et le Calme plutôt que la panique.

« La difficulté est inévitable, conclut Maître Renard. Mais le découragement est un choix. Si tu laisses ta boussole intérieure – tes valeurs – guider tes réactions, même au milieu du chaos, tu ne perdras jamais ton cap ni ton moral. Tu ne seras plus une victime de l’événement, mais un maître de ta réponse

Flocon rangea l’image de la boussole sans aiguille dans son cœur. Il se concentra, s’attaqua aux dernières petites branches, et trouva finalement un moyen de contourner le tronc. Il était toujours fatigué, mais son moral, lui, était intact. Il avait compris : on ne peut pas éviter les tempêtes, mais on peut choisir d’être le capitaine.

Laisser un commentaire