Le 25 octobre, le calendrier chrétien honore plusieurs saints, dont les plus célèbres sont Saints Crépin et Crépinien, martyrs du IIIe siècle, patrons des cordonniers. On célèbre également les martyrs Saint Chrysanthe et Sainte Darie, ainsi que Saint Front, évêque.
La Sainteté au Quotidien
Saints Crépin et Crépinien étaient des frères, artisans cordonniers, qui vivaient en Gaule (probablement à Soissons) avant d’être martyrisés.
Ce qui frappe dans leur histoire, c’est que leur sainteté ne découle pas d’une vie d’ermite ou de miracles spectaculaires avant leur martyre. Elle est enracinée dans la simplicité et l’honnêteté de leur métier.
1. La dignité du travail simple
Ces deux hommes utilisaient leurs mains, leur intelligence et leur temps pour fabriquer des chaussures. Leur atelier était leur lieu de service, leur premier champ d’apostolat. Ils ne faisaient pas de distinction entre leur foi et leur vie professionnelle. On dit même qu’ils fabriquaient souvent gratuitement pour les pauvres.
Pour nous aujourd’hui :
- Mon travail est-il un lieu de sainteté ? Quelle que soit ma profession (enseignant, informaticien, parent au foyer, soignant…), suis-je capable d’y injecter l’esprit de service, l’honnêteté et l’excellence ?
- Crépin et Crépinien nous rappellent que la véritable vocation chrétienne n’est pas d’abord de faire des choses extraordinaires, mais de faire les choses ordinaires avec un amour extraordinaire. Le cuir et le fil peuvent être transformés en œuvre de Dieu si l’intention est pure.
2. La cohérence entre la foi et l’action
À l’époque des persécutions, on demandait aux chrétiens de renier leur foi par un simple geste symbolique (adorer l’empereur). Crépin et Crépinien, en refusant, ont prouvé que leur foi n’était pas une simple idée, mais la fondation inébranlable de leur existence.
Pour nous aujourd’hui :
- Nous ne sommes plus menacés d’être torturés pour notre foi, mais nous faisons face à des persécutions subtiles : la pression sociale, le relativisme, la tentation du compromis facile pour « réussir ».
- Où et quand est-ce que ma foi me coûte quelque chose ? Est-ce que je me tais pour ne pas déranger ? Est-ce que je ferme les yeux sur une injustice pour ne pas perdre mon avantage ? Leur témoignage nous appelle à une cohérence qui donne du poids et du sens à nos paroles et à nos vies.
Méditation : Le Cœur dans l’Ouvrage
Asseyons-nous un instant et imaginons l’atelier de Crépin et Crépinien. L’odeur du cuir, le bruit régulier du marteau et du poinçon, le geste précis et répété de l’artisan.
1. L’appel à la Gratuité
Je pense à ces moments où je travaille par pure obligation, ou uniquement en vue du profit ou de la reconnaissance. Je me rappelle que Crépin et Crépinien servaient le Christ même en travaillant, en donnant souvent sans rien attendre.
- Prière : Seigneur, apprends-moi à offrir chaque heure de travail, chaque tâche ingrate, chaque geste professionnel. Que le motif profond ne soit pas l’argent ou l’éloge, mais la joie de Te servir en servant les autres.
2. Le cuir de ma vie
Mon cœur et ma vie sont comme un morceau de cuir brut. Ils ont besoin d’être travaillés, assouplis, modelés. L’Évangile est le poinçon, les épreuves sont le marteau. Parfois, cela fait mal.
- Prière : Ô Saint-Esprit, ne me laisse pas à ma dureté initiale. Accepte de me façonner, même si cela demande de l’effort et de la persévérance. Je Te demande la patience et la force de ces martyrs pour accepter d’être « découpé » dans mes défauts, afin de devenir une chaussure solide et fiable pour marcher à Ta suite.
3. La fidélité au fil des jours
Leur martyre est le sceau, la conclusion ultime d’une vie de fidélité quotidienne. Ce n’est pas un acte isolé, mais l’aboutissement logique d’une constance.
- Prière : Donne-moi, Seigneur, la grâce de la fidélité dans les petites choses. Que je ne cherche pas les exploits, mais que je vive simplement chaque jour selon Ta volonté. Qu’à l’image des Saints Crépin et Crépinien, mon quotidien, dans sa plus grande simplicité, témoigne de Ta présence et de mon amour pour Toi.
Amen.
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