On remet souvent les choses importantes à plus tard. On se dit : « Demain, je m’excuserai. Demain, je ferai un geste. Demain, je calmerai ma colère. » Et à force d’attendre demain, on laisse pourrir aujourd’hui.

La justice du cœur, ce n’est pas une grande idée philosophique à brandir. C’est cette droiture intime qui nous pousse à être justes dans nos paroles, nos choix, nos gestes. C’est refuser la facilité du jugement, la vengeance déguisée en fermeté, le silence complice devant ce qui blesse. Quand on repousse ce moment de vérité intérieure, on se déforme peu à peu : on s’habitue à l’injustice, surtout la nôtre.
Quant à la paix du cœur, elle ne tombe pas du ciel ni ne se gagne un jour férié. Elle se construit dans le présent, à chaque fois qu’on décide de ne pas nourrir le ressentiment, de ne pas s’enfermer dans les blessures. Reporter la paix à plus tard, c’est comme vouloir réparer un vase cassé après avoir balayé les morceaux : il restera toujours des éclats dans le silence.
Il y a des urgences invisibles : dire pardon, apaiser un malentendu, reconnaître ses torts, tendre la main. Ces gestes minuscules sont des actes de justice intime. Les repousser, c’est laisser grandir le vide et la rancune, qui rongent de l’intérieur.
Vivre avec un cœur juste et en paix, ce n’est pas vivre sans conflit, c’est choisir chaque jour de ne pas trahir ce qu’on sait être bon. C’est oser la vérité sans blesser, la fermeté sans dureté, la bonté sans faiblesse.
Alors oui, ne remets jamais au lendemain la justice et la paix de ton cœur. Parce qu’il n’y a pas de bon moment pour faire le bien, il y a seulement le moment présent. Et c’est souvent ce maintenant qui décide de qui tu deviendras demain.

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