L’Évangile nous invite à rester en « tenue de service, la ceinture aux reins et la lampe allumée ». Qu’est-ce que cela signifie concrètement, au milieu de nos journées chargées, entre le travail, la famille et les mille choses à faire ?

La « tenue de service », c’est avant tout une attitude intérieure, une façon d’être au monde. Ce n’est pas un uniforme de travail forcé, mais le vêtement de celui qui est prêt et disponible.
1. La Ceinture aux Reins : L’Efficacité et l’Urgence d’Aimer
Avoir la ceinture aux reins, c’était se préparer à l’action. Dans la vie d’aujourd’hui, cela se traduit par :
- L’efficacité du cœur : Être en tenue de service, c’est ne pas se laisser aller à la paresse spirituelle ou à la procrastination. Quand une occasion d’aider se présente – un voisin malade, un collègue qui a besoin d’une écoute, une tâche désagréable à la maison que personne ne veut faire – nous devons être capables de « relever nos manches » tout de suite. Le service de Dieu et du prochain ne peut pas attendre « quand j’aurai le temps » ou « quand ce sera plus facile ».
- La concentration : Avoir la ceinture aux reins, c’est aussi être dégagé des distractions inutiles. Si nous sommes constamment absorbés par nos écrans, nos soucis égoïstes ou nos plaisirs superflus, nous sommes comme des serviteurs en robe longue, incapables de courir au premier appel. Le service nous demande de nous concentrer sur l’essentiel : aimer concrètement ici et maintenant.
2. La Lampe Allumée : Voir pour Servir
La lampe allumée est l’image de la vigilance et de la foi. Pourquoi est-elle essentielle pour le service ?
- Voir la personne, pas la tâche : Notre foi est la lumière qui nous permet de voir le Christ dans le visage de l’autre. Une lampe éteinte nous laisserait servir « à l’aveugle », par simple devoir ou habitude. Une lampe allumée nous fait voir que, derrière la personne à aider, c’est Jésus lui-même que nous accueillons. Cela change tout : la lassitude fait place à la joie, l’obligation à l’offrande.
- Veiller sur l’Espérance : Garder sa lampe allumée, c’est aussi nourrir son espérance et sa relation avec Dieu (par la prière, la lecture, la méditation). Si la lampe s’éteint, on risque de perdre le sens de son engagement. Pourquoi se fatiguer à servir si on n’attend rien de beau ? La flamme, c’est la conviction que notre Maître revient, et que chaque geste de service prépare la joie de la rencontre finale.
3. Le Retournement : Être Servi par le Maître
La plus belle des promesses est un véritable bouleversement de la hiérarchie : le Maître se fait Serviteur.
Jésus dit que si les serviteurs sont trouvés prêts, il prendra lui-même la tenue de service pour les faire asseoir à table et les servir.
Dans notre vie, cela veut dire que :
- Le service n’est jamais à sens unique : Plus nous nous donnons, plus nous recevons en retour. Quand nous nous épuisons pour les autres, c’est là que le Christ vient nous rejoindre et nous restaurer. La table de la fête, c’est le repos de notre cœur quand, après avoir beaucoup donné, nous nous sentons accueillis, aimés et nourris par la grâce.
- Notre humble service mène à la gloire : La « tenue de service » que nous portons est une simple préparation. La vraie tenue de fête, c’est celle que le Christ nous donnera quand il nous fera asseoir à sa table. C’est la confirmation que chaque goutte d’amour donnée n’est jamais perdue.
Conclusion :
Être en tenue de service, ce n’est pas attendre passivement la fin des temps, c’est vivre l’amour dans le présent avec diligence et lucidité. C’est transformer notre quotidien en un acte d’attente active, pour que, peu importe l’heure, quand le Maître frappera à notre porte (que ce soit dans une rencontre ou au terme de notre vie), il nous trouve non pas en pyjama et endormis, mais actifs et joyeux dans la lumière de l’amour.

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