L’Evangile

« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » (Lc 18, 1-8)

Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
    « Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
    Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
    Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
‘Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
    comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
    Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
    Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
    Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme,
quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Sa réflexion

La Parabole de la Veuve Insistante et du Juge Inique

L’Évangile selon Luc 18, 1-8 nous offre la parabole de la veuve et du juge inique, donnée par Jésus « pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier, sans jamais se décourager » (v. 1). Ce récit, à la fois simple et percutant, nous invite à une profonde méditation sur la persévérance dans la prière et la confiance inébranlable en la justice de Dieu.

La veuve, dans la société du temps de Jésus, représente la vulnérabilité et l’absence de pouvoir. Elle n’a ni mari pour la défendre, ni statut social pour impressionner. Face à un juge inique – qui « ne craignait pas Dieu et ne respectait personne » (v. 2) – sa seule force réside dans son insistance. Elle revient sans cesse, réclamant justice.

  • Leçon de Persévérance : La veuve ne se décourage pas face au refus initial, à l’indifférence ou même au mépris du juge. Elle incarne la prière qui ne lâche rien, celle qui « crie jour et nuit » (v. 7). Cette ténacité n’est pas une simple importunité humaine, mais le signe d’une nécessité vitale et d’une foi en la possibilité de la justice.
  • Application Personnelle : Dans nos vies, nous sommes parfois cette veuve, confrontés à des injustices, des épreuves ou des silences qui nous accablent. La parabole nous exhorte à ne jamais cesser de frapper à la porte de Dieu dans la prière. Nos demandes, même les plus pressantes et répétitives, ne sont pas lassantes pour Dieu, mais des expressions de notre dépendance et de notre espoir.

Le juge est l’antithèse de Dieu. Il n’agit pas par justice, amour, ou crainte divine, mais par simple lassitude (« cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer. » v. 5).

  • Raisonnement de l’Analogie : Jésus utilise ici un raisonnement « à fortiori » (à plus forte raison) : si même ce juge, mauvais et égoïste, finit par céder à l’insistance pour se débarrasser de la veuve, à combien plus forte raison Dieu, qui est le Juge Juste et le Père Aimant, répondra-t-il aux prières de ses « élus » ?
  • La Justice de Dieu : Contrairement au juge inique, Dieu n’a pas besoin d’être forcé par notre insistance. Il désire ardemment nous faire justice et répondre à nos cris. Le verset 7 est une affirmation puissante : « Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? » La réponse est donnée immédiatement : « Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. » (v. 8).💡

La parabole se termine par une question qui résonne avec une gravité particulière : « Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (v. 8).

  • Le Vrai Défi : Le défi n’est pas dans la volonté ou la capacité de Dieu à répondre, mais dans notre capacité à maintenir la foi pendant l’attente. L’insistance de la veuve est la manifestation concrète d’une foi patiente et active. Prier sans se décourager, c’est croire que Dieu agit, même lorsque le temps de Dieu n’est pas notre temps.
  • Méditation sur l’Attente : Nous sommes souvent tentés d’abandonner la prière quand la réponse tarde. Jésus nous invite à lier la persévérance à la foi. Crier jour et nuit, c’est refuser de laisser l’incrédulité et le désespoir s’installer. C’est reconnaître que la prière n’est pas seulement demander des choses, mais cultiver une relation de confiance qui résiste à l’épreuve du temps. La foi est la persistance de l’espérance, même dans le silence apparent de Dieu.

Cette parabole est un appel vibrant à une prière constante, confiante et persévérante, nous rappelant que notre Père céleste nous écoute toujours et que sa justice est certaine et rapide, même si notre perception du temps peut nous tromper. Le véritable miracle que Dieu attend de nous, c’est que, lorsque le Christ reviendra, notre foi soit toujours là, tenace et vivante.

Laisser un commentaire