L’Evangile
« Quel malheur pour vous, pharisiens ! Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous ! » (Lc 11, 42-46)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait :
« Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous payez la dîme
sur toutes les plantes du jardin,
comme la menthe et la rue
et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu.
Ceci, il fallait l’observer,
sans abandonner cela.
Quel malheur pour vous, pharisiens,
parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues,
et les salutations sur les places publiques.
Quel malheur pour vous,
parce que vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas
et sur lesquels on marche sans le savoir. »
Alors un docteur de la Loi prit la parole et lui dit :
« Maître, en parlant ainsi,
c’est nous aussi que tu insultes. »
Jésus reprit :
« Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous,
parce que vous chargez les gens
de fardeaux impossibles à porter,
et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux
d’un seul doigt. »
Sa réflexion
L’Équilibre entre le Fait et l’Être (Lc 11, 42)
« Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue, et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu. Ceci, il fallait l’observer, sans abandonner cela. »
Réflexion Quotidienne : Les Dîmes du Jardin
Dans nos vies, nous avons tous nos « dîmes » : ces petites règles, ces tâches précises, ces obligations visibles que nous accomplissons scrupuleusement. Cela peut être :
- Le tri des déchets, même la plus petite capsule de café.
- Le respect absolu des feux rouges, même à 4 heures du matin.
- L’envoi d’un don annuel à une œuvre caritative.
- La participation régulière à un rituel ou une pratique (religieuse ou non).
Jésus ne dit pas que ces actions sont mauvaises ; il dit : « Ceci, il fallait l’observer ». L’ordre et la discipline ont leur place. Le problème, c’est quand la forme étouffe le fond.
L’essentiel, le « jugement et l’amour de Dieu », représente l’intention profonde derrière nos actions :
- Suis-je juste et aimant dans mes relations avec mes collègues, mes voisins, ma famille ?
- Est-ce que ma rigueur sur les petites choses ne me sert pas d’excuse pour ignorer de plus grandes injustices ou l’appel à la miséricorde ?
Méditation : Prenons un moment pour réfléchir à nos propres « menthe et rue » : quelles sont les petites règles que j’accomplis avec zèle, mais qui me détournent parfois des questions de fond – l’écoute sincère, l’entraide réelle, le non-jugement ? Le défi est de maintenir l’équilibre : faire ce qui est juste et ordonné (le « ceci »), sans jamais oublier d’agir avec justice et amour (le « cela »).
Le Piège de l’Apparence et du Fardeau (Lc 11, 43-46)
« Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques… Vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. »
Réflexion Quotidienne : Les Premiers Sièges et les Fardeaux
Ce passage nous met en garde contre la vanité et l’hypocrisie.
- L’Amour du Premier Siège (La Vanité) :
- Dans nos interactions quotidiennes, cela se traduit par la recherche subtile de la reconnaissance : vouloir être celui qui a la meilleure idée en réunion, être loué pour un service rendu, s’offusquer si l’on ne nous remercie pas.
- Nous cherchons parfois les « salutations sur les places publiques » modernes : les likes, les commentaires élogieux, les titres honorifiques. Le danger n’est pas d’être reconnu, mais d’agir pour être reconnu, transformant notre service en spectacle pour l’ego.
- Les Fardeaux Impossibles (L’Hypocrisie) :
- Jésus critique ceux qui imposent des règles et des attentes aux autres, mais qui ne s’appliquent pas ces mêmes contraintes.
- Dans nos vies, cela peut prendre la forme d’un jugement sévère envers ceux qui « ne font pas assez » (dans l’éducation, le bénévolat, le travail), ou d’un perfectionnisme rigide que nous projetons sur les autres, tout en nous accordant des exceptions.
Méditation : Demandons-nous : à qui est-ce que je cherche à plaire aujourd’hui ? Est-ce que mes paroles ou mes conseils alourdissent les autres (en leur donnant des obligations, en les culpabilisant) ou les libèrent-ils (en les encourageant, en les aimant) ? L’amour véritable allège les fardeaux, il ne les crée pas.
L’Appel à la Droiture Intérieure
L’Évangile de ce jour nous appelle à vivre une foi et une moralité qui partent de l’intérieur, de notre relation avec l’amour et la justice de Dieu, et non de l’extérieur, des rites ou des honneurs sociaux.
Le message pour la vie quotidienne est simple :
Faites le bien et faites-le bien, mais faites-le surtout par amour, et non pour paraître. Que la sincérité de votre cœur soit la source de toutes vos actions.

Laisser un commentaire