
Il était une fois un village où les habitants ne cessaient de parler. Du matin au soir, les mots volaient dans les rues comme des oiseaux bruyants : on discutait des récoltes, des affaires, des voisins, des rumeurs.
Mais plus les mots circulaient, plus les gens avaient l’impression d’être vides. Chacun parlait beaucoup, mais personne ne disait ce qui comptait vraiment.
Un jour, un enfant du village, nommé Elio, alla voir le vieux sage qui vivait à l’écart, au bord de la forêt. Il lui dit :
— Maître, tout le monde parle, mais personne ne s’écoute. On dit beaucoup de choses, mais on ne dit jamais l’essentiel. Toi qui sais tant de choses, apprends-moi à parler autrement.
Le sage sourit et répondit :
— Alors écoute bien. Les paroles qui comptent sont simples et tiennent en quatre gestes :
- Rappelle-toi que tu n’es jamais seul.
- N’accepte pas que l’injustice règne, même si elle est partout.
- Ne demande pas plus que le nécessaire, et partage-le.
- Ne garde pas les rancunes, car elles t’enchaînent plus qu’elles ne blessent les autres.
Elio grava ces quatre phrases sur une planche de bois et les rapporta au village.
Au début, les habitants se moquèrent : « Quelle banalité ! Tout le monde sait ça ! »
Mais peu à peu, les plus curieux commencèrent à les relire chaque matin. Ils découvrirent que ces mots simples changeaient leur manière de vivre :
- Ils se mirent à se considérer comme une grande famille.
- Ils commencèrent à s’unir pour défendre les plus faibles.
- Ils partagèrent davantage, au lieu de gaspiller.
- Ils osèrent pardonner, et les disputes cessèrent de diviser les familles pendant des années.
Alors, le village des mille paroles devint le village de l’essentiel. On parlait moins, mais chaque mot avait du poids, parce qu’il était chargé d’espérance, de partage et de réconciliation.
Et l’enfant Elio, devenu adulte, transmit ce trésor à ses enfants :
— N’oubliez jamais, disait-il, ce n’est pas la quantité de paroles qui compte, mais leur vérité. Quand les mots viennent du cœur, ils nourrissent la vie.
✨ Morale du conte :
Dans un monde rempli de bruits et de bavardages, l’essentiel est de dire peu, mais de dire vrai : reconnaître que nous sommes reliés, espérer un monde plus juste, nous contenter de l’essentiel, et pardonner pour avancer.

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