Quand je regarde le monde aujourd’hui, parfois j’ai peur.
Aux infos, je vois des guerres qui se multiplient, des gens qui s’entretuent pour du pouvoir, de
l’argent ou des idées. Je vois une planète qui crie, des catastrophes climatiques qui se
répètent, et des dirigeants qui discutent sans agir. Je vois des inégalités qui explosent : certains
vivent dans le luxe, d’autres meurent de faim.
Et puis, autour de moi, ce n’est pas toujours mieux. À l’école, je vois le harcèlement, les
clans, les moqueries qui font mal. Sur les réseaux, je lis des insultes, des jugements rapides,
des images parfaites qui nous écrasent parce qu’on se dit qu’on ne sera jamais “assez bien”. Et
parfois, même dans ma famille ou mes amitiés, je sens des tensions, des silences lourds, de la
fatigue.
Alors oui, il m’arrive de me dire : “À quoi bon ? Est-ce que ça vaut vraiment la peine de
continuer à se battre ? La vie a-t-elle encore du sens dans un monde qui part en vrille ?”
Et quand je pense ça, j’ai honte. Mais je crois que beaucoup de gens, jeunes comme adultes,
se posent la même question en secret.
Pourtant, au fond de moi, une petite voix me dit que ce n’est pas toute l’histoire. Parce que,
même dans ce chaos, je vois aussi autre chose. Je vois des gestes simples, petits mais vrais. Ce
pote qui vient me voir quand il voit que je ne vais pas bien. Cette prof qui prend le temps de
m’écouter au lieu de juger. Ce sourire échangé avec un inconnu. Ces jeunes qui manifestent
pour défendre la planète, ou qui disent non à l’injustice.
Et là, je comprends : la vie ne perd pas son sens parce que le monde va mal. Elle prend même
plus de valeur, parce qu’elle devient un combat pour garder ce qui est beau, ce qui est juste, ce
qui est humain.
Alors non, il ne vaut pas mieux en finir.
Il vaut mieux commencer autrement.
La vie n’est pas une autoroute toute tracée. Elle n’a pas de mode d’emploi parfait. C’est moi
qui dois lui donner du sens, par mes choix, mes paroles, mes gestes. Et ça commence petit.
Refuser de relayer une rumeur. Oser dire bonjour à celui que tout le monde ignore. Demander
pardon. Faire un pas vers quelqu’un avec qui je suis en froid. Protéger ce qui m’entoure.
Je ne sauverai pas le monde tout seul, c’est vrai. Mais si je décide de rallumer une petite
lumière là où je suis, alors je ne suis plus un spectateur. Je deviens acteur. Et peut-être qu’au
fond, le vrai sens de ma vie est là : dans cette liberté de choisir entre nourrir l’ombre… ou
allumer une étincelle.
Et si chacun de nous décidait d’être une étincelle ? Imagine des milliers d’étincelles, puis des
millions… alors la nuit ne serait plus si noire.

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