Il était une fois, dans une vallée lumineuse, un village singulier. Les maisons, les places et même les fontaines étaient recouverts de miroirs polis. Chaque habitant ne pouvait pas faire un pas sans se voir, et surtout, sans être vu par les autres.

Dans ce village, on vivait au rythme des regards. Quand quelqu’un te souriait, ton reflet devenait lumineux et tu marchais le cœur léger. Mais quand quelqu’un se moquait de toi, tes traits se déformaient dans les miroirs, et tu avais l’impression de porter cette laideur toute la journée. Peu à peu, les gens ne vivaient plus pour être heureux, mais pour plaire aux regards des autres.
Parmi eux, il y avait un garçon nommé Élio. Il courait vite, il aimait grimper aux arbres, mais il n’était pas toujours habile. Un jour, en tombant maladroitement au milieu de la place, les miroirs se remplirent de rires déformés. Ce n’était pas seulement une chute : c’était comme si tout le village lui avait collé une étiquette de maladroit. Élio en eut le cœur brisé.
Fatigué de vivre sous le poids des regards, il décida de partir. Il marcha longtemps, loin des miroirs. Après plusieurs jours, il arriva au bord d’un grand lac, dont l’eau était calme comme un verre de cristal. Il se pencha. Dans ce reflet, il vit son visage… ni plus beau, ni plus laid, simplement vrai. Pas de rires moqueurs, pas de compliments exagérés, juste lui.
Élio resta là longtemps, découvrant qu’il n’avait pas besoin des regards des autres pour exister. Pour la première fois, il sentit une paix intérieure. Alors, il remplit une gourde d’eau du lac et retourna dans son village.
De retour, il invita ses amis à boire cette eau claire. Quand ils buvaient, ils osaient détourner un instant leurs yeux des miroirs. Et, petit à petit, ils apprirent qu’au-delà des reflets déformés, il y avait une vérité plus profonde : la valeur de chacun ne dépendait pas du regard des autres, mais de la capacité à se regarder soi-même avec confiance et à regarder les autres avec bienveillance.
Le village des miroirs ne disparut pas. Mais grâce à Élio, il devint un peu différent. Les habitants avaient appris qu’il fallait parfois fermer les yeux aux regards destructeurs pour mieux ouvrir le cœur aux regards qui construisent.
🌿 Morale
Les regards des autres peuvent éclairer ou blesser. Mais ton vrai visage, celui qui compte, ne se trouve pas dans leurs miroirs : il se trouve dans ton cœur, et dans la manière dont tu choisis de regarder les autres.

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