De plus en plus de citoyens, en Europe et ailleurs, choisissent de voter pour l’extrême droite. Ce phénomène, longtemps marginal, s’impose désormais comme une réalité politique majeure. Pourquoi ?

Souvent, c’est la peur qui nourrit ce choix : peur de l’avenir, de la perte d’identité, du chômage, de la pauvreté, des migrations, de la violence. Quand la société se fragilise, certains discours trouvent un terrain fertile : ils désignent des boucs émissaires, promettent des solutions rapides, affichent une fermeté qui rassure. Là où les partis traditionnels peinent à convaincre, l’extrême droite capte l’attention par sa simplicité apparente.

Mais derrière ces promesses se cachent de sérieux dangers :

  • Réduction des libertés : les régimes inspirés par ces idéologies ont souvent mené à un affaiblissement des contre-pouvoirs, à la censure, à la peur de penser autrement.
  • Division sociale : en opposant “eux” et “nous”, en attisant la haine des étrangers, des minorités, des plus vulnérables, l’extrême droite fracture le tissu commun.
  • Illusion de protection : en fermant les frontières ou en durcissant les lois, elle donne l’impression de protéger, mais en réalité, elle isole et empêche la coopération internationale, indispensable dans un monde globalisé.
  • Étouffement de l’avenir : l’extrême droite enferme dans une nostalgie du passé au lieu d’affronter les défis du présent (écologie, justice sociale, numérique, migrations).

Alors, comment aller contre ?
Il ne suffit pas de dénoncer : il faut comprendre les angoisses des citoyens et y répondre autrement. Cela demande :

  • De l’écoute : entendre la souffrance sociale, l’insécurité ressentie, le sentiment d’abandon.
  • De l’éducation : développer l’esprit critique, apprendre à distinguer solutions réelles et slogans.
  • De la solidarité : montrer que l’entraide, l’ouverture et la coopération ne sont pas des faiblesses, mais des forces.
  • De l’espérance : redonner confiance dans la démocratie, dans la capacité des peuples à inventer des futurs communs.

Résister à la tentation de l’extrême droite, c’est oser croire que la peur n’est pas une fatalité, et que l’humanité peut encore choisir la lumière plutôt que le repli.


Et pour les chrétiens?

Pour les chrétiens, cette question n’est pas seulement politique, elle est aussi spirituelle. L’Évangile ne cesse de rappeler : “N’ayez pas peur !” et “Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait.”

Face aux idéologies qui dressent les uns contre les autres, Jésus nous invite à reconnaître en chaque personne un frère ou une sœur, sans distinction d’origine, de culture ou de statut social. Choisir l’extrême droite, c’est souvent céder à la peur de l’autre ; suivre le Christ, c’est choisir l’accueil, la confiance et la fraternité.

Le danger de l’extrême droite est de vouloir bâtir des murs. L’appel du Christ est de bâtir des ponts.

Ainsi, aller contre cette tentation, c’est être artisans de paix et de justice, témoins d’une espérance qui ne se nourrit pas de la peur mais de l’amour. Le chrétien, éclairé par l’Évangile, est invité à résister, à s’engager, et à rappeler que le véritable avenir se construit ensemble, et jamais les uns contre les autres.

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