Il est facile de se sentir dépassé par la complexité de notre monde. En 2025, nous sommes plus connectés que jamais, mais aussi plus divisés. Des algorithmes personnalisés nous enferment dans des bulles d’écho, renforçant nos opinions et nos préjugés. La parole est souvent un jugement instantané, une étiquette rapide posée sur une personne, une idée, ou même un plat. « Trop à gauche, trop à droite, trop spirituel, pas assez… »

Cette tendance à juger sans comprendre est au cœur du problème. C’est le piège de la parabole de Jésus dans l’évangile de Luc 7, 31-35. Il dépeint une génération qui rejette tout ce qui ne correspond pas à ses attentes. Jean-Baptiste, le prophète austère, est jugé « possédé » parce qu’il ne s’intègre pas à leur mode de vie. Jésus, qui partage les repas avec tout le monde, est qualifié de « glouton et d’ivrogne » parce qu’il ne correspond pas à leur image d’un homme saint.
Le piège de la critique : Une impasse relationnelle et spirituelle
Où mène cette voie ? À un appauvrissement de notre humanité. En refusant d’accueillir l’autre tel qu’il est, nous nous privons de la richesse de sa différence. Nous nous coupons de la vie. Pensez à toutes les fois où nous avons préjugé d’un collègue, d’un voisin, ou même d’un membre de notre famille sur la base d’une rumeur ou d’une impression. Ce chemin mène à la solitude et à la méfiance. L’évangile nous montre que cette attitude est un rejet de la Sagesse divine elle-même, qui se manifeste dans la diversité des vies et des personnalités.
Une autre voie est possible : L’accueil radical
L’évangile nous propose une alternative radicale : celle de l’accueil. Accueillir, c’est d’abord faire preuve de curiosité. C’est écouter avant de parler, poser des questions avant de juger. C’est reconnaître que la personne en face de nous est plus qu’une étiquette. Cela demande un effort conscient pour sortir de nos bulles et aller vers l’autre, même si cela nous rend vulnérables.
Comment faire concrètement ?
- Commencer par moi : Le changement commence en nous-mêmes. Est-ce que je prends le temps de comprendre avant de réagir ? Suis-je prêt à admettre que je peux me tromper ?
- Rencontrer : L’accueil est un acte. C’est prendre un café avec un voisin que l’on ne connaît pas, discuter avec une personne aux opinions politiques opposées, ou simplement écouter une histoire sans la juger. C’est dans ces moments de vulnérabilité que la grâce opère.
Ce n’est pas facile, mais la Sagesse de Dieu « a été reconnue juste à cause de tous ses enfants ». Ce sont ceux qui, à travers les âges, ont choisi l’accueil et l’amour plutôt que la critique et le jugement. Et vous, êtes-vous prêt à être un « enfant de la Sagesse » ?

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