L’Evangile

« Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous n’avez pas pleuré » (Lc 7, 31-35)

Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;
tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
 « À qui donc vais-je comparer les gens de cette génération ?
À qui ressemblent-ils ?
    Ils ressemblent à des gamins assis sur la place,
qui s’interpellent en disant :
“Nous avons joué de la flûte,
et vous n’avez pas dansé.
Nous avons chanté des lamentations,
et vous n’avez pas pleuré.”
    Jean le Baptiste est venu, en effet ;
il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin,
et vous dites : “C’est un possédé !” 
    Le Fils de l’homme est venu ;
il mange et il boit,
et vous dites : “Voilà un glouton et un ivrogne,
un ami des publicains et des pécheurs.”
    Mais, par tous ses enfants,
la sagesse de Dieu a été reconnue juste. »

Sa réflexion

Réflexion sur la dualité humaine et la recherche de la vérité

L’évangile de Luc 7, 31-35 est une puissante méditation sur l’inconstance de l’être humain face à la vérité divine. Jésus nous offre une parabole simple mais profonde : celle des enfants jouant sur la place publique. Ce tableau, à la fois innocent et cynique, illustre une dualité fondamentale de notre nature. Nous sommes à la fois capables de vouloir le bien, de chercher la lumière, mais aussi de nous barricader dans notre propre subjectivité et de rejeter tout ce qui ne correspond pas à nos attentes préconçues.

Les enfants de la parabole, ces « gamins », représentent l’humanité dans sa capacité à juger sans comprendre. Ils veulent que les autres dansent, mais refusent de le faire eux-mêmes. Ils veulent que les autres pleurent, mais ne s’abandonnent pas à la peine. Cette attitude de critique passive est au cœur du problème. Elle révèle une posture de refus, une incapacité à accueillir l’autre tel qu’il est, qu’il soit Jean le Baptiste, austère et prophète, ou Jésus lui-même, sociable et festif.


La sagesse incarnée et la reconnaissance du cœur

La critique formulée par la foule envers Jean et Jésus est un exemple frappant de notre besoin de catégoriser et de juger. Jean, qui vivait en marge, est étiqueté comme possédé par un démon. Jésus, qui partageait la vie des gens ordinaires, est qualifié de « glouton » et d’ »ivrogne ». Ces jugements ne disent rien de la nature de Jean ou de Jésus, mais tout de la cécité du cœur humain. Nous avons tendance à rejeter ce qui ne rentre pas dans nos cases mentales, à déformer la réalité pour qu’elle corresponde à nos préjugés.

Cependant, Jésus termine sur une note d’espoir : « La Sagesse de Dieu a été reconnue juste à cause de tous ses enfants. » Qui sont ces « enfants » ? Ce ne sont pas ceux qui jugent, mais ceux qui accueillent. Ceux qui ont reconnu la vérité en Jean comme en Jésus, malgré leurs apparences opposées. C’est un appel à la discernement du cœur, à une sagesse qui ne juge pas sur l’apparence mais sur la substance.

Cette méditation nous invite à nous interroger : « À qui ressemblons-nous ? » Sommes-nous de ceux qui rejettent ce qui ne correspond pas à nos attentes, ou sommes-nous de ceux qui reconnaissent la sagesse de Dieu, qu’elle se manifeste dans l’austérité d’un prophète ou dans la joie d’un banquet ? La véritable foi n’est pas une question de dogme figé, mais une ouverture constante à la manière dont Dieu se manifeste dans nos vies. Elle nous demande de laisser de côté nos certitudes pour accueillir l’inattendu.


Quelle figure biblique ou quelle situation de votre vie vous inspire le plus une telle ouverture d’esprit ?

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