L’Evangile
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi » (Lc 7, 11-17)

Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm.
Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule.
Il arriva près de la porte de la ville
au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ;
c’était un fils unique, et sa mère était veuve.
Une foule importante de la ville accompagnait cette femme.
Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle
et lui dit :
« Ne pleure pas. »
Il s’approcha et toucha le cercueil ;
les porteurs s’arrêtèrent,
et Jésus dit :
« Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. »
Alors le mort se redressa
et se mit à parler.
Et Jésus le rendit à sa mère.
La crainte s’empara de tous,
et ils rendaient gloire à Dieu en disant :
« Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple. »
Et cette parole sur Jésus se répandit
dans la Judée entière et dans toute la région.
Sa réflexion
Luc 7, 11-17: « Peu après, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Il arriva près de la porte de la ville, au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable de la ville l’accompagnait. En la voyant, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure plus. » Il s’approcha, toucha le cercueil ; les porteurs s’arrêtèrent. Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Le mort s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu, en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous. » et : « Dieu a visité son peuple. » Et la parole se répandit dans toute la Judée et dans les environs. »
Réflexion
Dans notre quotidien de 2025, nous sommes constamment submergés par le flux d’informations, par les drames lointains et les tragédies personnelles. On a souvent l’impression d’être impuissants face à la souffrance des autres. On peut facilement devenir indifférents ou, à l’inverse, se sentir submergés par l’immensité du mal.
L’Évangile de Luc nous présente une scène d’une simplicité et d’une puissance bouleversante. Jésus se trouve à Naïm et croise un cortège funèbre. Il aurait pu continuer son chemin, se concentrer sur ses propres enseignements. Mais il ne le fait pas. Il s’arrête. Il ne s’intéresse pas à la foule qui l’accompagne, mais à une seule personne : une mère en deuil, une veuve qui perd son unique enfant, sa seule source de sécurité et de dignité.
Ce qui frappe le plus, c’est que la femme ne demande rien. Jésus agit sans y être invité, simplement parce qu’il est « saisi de compassion ». C’est un amour inconditionnel qui ne peut rester passif face à la douleur d’autrui. La compassion de Jésus n’est pas une simple émotion, mais une force qui le pousse à agir, à restaurer la vie là où il n’y a plus que la mort.
Cela nous interpelle directement. Dans notre vie moderne, quand croisons-nous des « cortèges funèbres » ? Ce peut être un collègue qui vit un burn-out, un ami qui traverse une dépression, un voisin isolé. Bien souvent, nous ne savons pas quoi dire, quoi faire. Jésus nous montre une chose simple : s’arrêter. S’arrêter de courir, de penser à soi, pour regarder l’autre avec compassion. Il nous enseigne que le véritable amour se manifeste en étant présent, en touchant (au sens propre comme au figuré) la souffrance d’autrui et en redonnant de l’espoir.
Méditation
Ferme les yeux un instant. Imagine la scène : la poussière de la route, les visages des porteurs, le bruit des pleurs. Puis, imagine le regard de Jésus posé sur cette mère. Ce regard n’est pas un regard de pitié, mais d’amour. Un regard qui dit : « Je te vois. Je vois ta douleur, et je la prends sur moi. »
Maintenant, pense à quelqu’un dans ta vie qui souffre en ce moment. Quelqu’un qui vit un deuil, un échec, une solitude. Cet ami qui a cessé de donner des nouvelles, ce membre de la famille qui se sent mis de côté.
Que peux-tu faire pour être comme Jésus dans cette situation ?
- S’arrêter : Au lieu de rester dans le tourbillon de ton quotidien, prends un moment pour penser à cette personne.
- Être saisi de compassion : Ressens son chagrin, même si tu ne peux pas le comprendre totalement. Ouvre ton cœur à sa douleur.
- Agir : Ce n’est pas toujours facile, mais même un petit geste peut faire une grande différence. Un simple message pour dire « je pense à toi », un appel inattendu, une main posée sur l’épaule.
Dans notre monde où le bonheur se mesure souvent au nombre de « likes », l’Évangile de Naïm nous rappelle que la véritable vie ne se trouve pas dans ce que l’on reçoit, mais dans ce que l’on donne, surtout à ceux qui n’ont plus rien à donner en retour. C’est en étant présent pour les autres que nous participons, à notre petite échelle, à l’œuvre de Dieu.

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