La Croix Glorieuse : un scandale qui nous sauve

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, l’Église nous invite à célébrer la fête de la Croix Glorieuse. Pour beaucoup, la croix est un symbole de souffrance, de mort, et même de défaite. Mais pour nous, chrétiens, elle est la victoire. C’est le paradoxe au cœur de notre foi.

L’Évangile que nous venons d’entendre (Jn 3, 13-17) nous offre une clé pour comprendre cette apparente contradiction. Jésus nous dit : « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle. » Il se réfère ici à l’épisode de Moïse dans le désert, où un serpent de bronze élevé sur un mât sauvait les Israélites mordus par des serpents venimeux.


Le serpent de bronze et le Christ sur la Croix

Dans le désert, le serpent de bronze était le remède au poison qui tuait les Israélites. Le Christ sur la Croix est le remède au poison du péché qui tue l’humanité.

La Croix n’est pas une simple punition ou un accident de l’histoire. Elle est le lieu où l’amour de Dieu pour nous atteint son point culminant. L’amour qui se donne, l’amour qui se sacrifie pour sauver. En étant « élevé » sur la Croix, Jésus n’est pas juste humilié, il est magnifié. C’est le sommet de sa vie, le moment où il montre pleinement qui il est : un Dieu d’amour et de miséricorde.

« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… »

Ces mots de Jésus à Nicodème sont au cœur de notre célébration. La Croix n’est pas le symbole d’un Dieu vengeur, mais d’un Dieu qui nous a tant aimés qu’il a accepté de souffrir avec nous, pour nous. Jésus n’est pas venu pour nous juger, mais pour nous sauver.


La Croix dans nos vies

La Croix Glorieuse nous invite à reconsidérer la place de la croix dans nos vies. Nous avons tous nos petites et grandes croix : la maladie, le deuil, les difficultés financières, les tensions familiales. Elles peuvent nous écraser. Mais la fête d’aujourd’hui nous dit que nos croix, si elles sont unies à celle du Christ, ne sont plus seulement des fardeaux, mais des chemins de résurrection.

Porter sa croix n’est pas de la résignation, c’est un acte d’amour et de confiance en Dieu. C’est la certitude que la souffrance ne sera pas le dernier mot, que la vie l’emportera. La Croix nous révèle que la fragilité, quand elle est vécue dans la foi, devient la porte d’entrée vers la force et la gloire de Dieu.


Alors, qu’est-ce que la Croix Glorieuse nous enseigne ?

Elle nous enseigne que la vie vient de la mort, que la victoire jaillit de l’échec et que la lumière brille plus fort dans les ténèbres.

Elle nous invite à regarder non pas la mort du Christ, mais la vie qui a jailli de sa mort. Non pas le scandale de la crucifixion, mais l’amour insensé qui nous a rachetés.

Aujourd’hui, célébrons la Croix comme le signe de notre victoire, de notre salut et de notre amour éternellement offert.

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