Il était une fois, au cœur d’une vallée verdoyante, une source d’eau pure que l’on appelait la Source aux Cent Trésors. On disait que son eau scintillait de mille couleurs, et que celui qui en buvait voyait son cœur s’emplir de joie. Mais la Source était seule et gardait ses eaux précieuses pour elle, de peur de se tarir si elle les partageait.

À quelques pas de là vivait un petit ruisseau. Il était humble et silencieux, mais son cœur était grand. Il ne possédait pas l’éclat de la Source, mais il avait une soif insatiable de donner. Il coulait, irriguant une petite fleur, abreuvant un oiseau de passage, et ne s’arrêtait jamais, même quand son propre niveau baissait.
Un jour, le soleil de l’été se fit si ardent que la vallée commença à souffrir. Les plantes se fanèrent, les animaux eurent soif, et même la Source aux Cent Trésors commença à perdre de son éclat, car rien ne venait plus l’abreuver. Elle se sentit seule et sans force. Le petit ruisseau, lui, bien que diminué, continuait de couler, offrant ses dernières gouttes pour que la vie ne s’éteigne pas complètement.
C’est alors qu’un miracle se produisit. Le ciel, touché par la générosité du ruisseau, fit tomber une pluie fine et douce, non pas sur toute la vallée, mais directement sur le ruisseau. Et l’eau du ruisseau, en se déversant dans la Source, y mit un nouvel éclat. La Source comprit enfin : sa véritable richesse n’était pas dans l’eau qu’elle gardait, mais dans l’eau qu’elle pouvait donner.
Alors, la Source aux Cent Trésors se lia au petit ruisseau, et ensemble ils coulèrent à travers la vallée. Partout où ils passaient, la vie renaissait. Les fleurs s’épanouissaient, les arbres grandissaient, et le chant des oiseaux remplissait l’air. La Source ne se sentit plus jamais seule, et le ruisseau découvrit qu’en donnant, il recevait une joie infiniment plus grande que n’importe quel trésor. Et la Source aux Cent Trésors devint la source de vie pour toute la vallée.

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