Chaque année, c’est le même scénario. Après la parenthèse enchantée des vacances – ce temps suspendu où la seule horloge qui compte est celle du soleil –, nous voilà confrontés à la grande bascule. Le corps et l’esprit, habitués au lâcher-prise, doivent se rebrancher à l’effervescence du quotidien : les alarmes, les mails qui s’accumulent, les réunions, les « il faut que je fasse ceci ». C’est un choc, une rupture qui nous laisse souvent un sentiment de lourdeur, voire de tristesse. On se demande alors : « Tout ça pour ça ? »

La déconnexion et la reconnexion
Le problème n’est pas le travail en soi, mais la brutalité du passage de l’un à l’autre. Pendant les vacances, nous avons (idéalement) déconnecté. Nous avons retrouvé des rythmes plus lents, écouté nos corps, et nourri nos relations. C’est un moment de reconquête de soi. Le retour au travail, c’est souvent un retour à la performance, au stress, à la to-do list sans fin. C’est une déconnexion de ce que nous avons reconquis.
Comment éviter que cette bascule ne nous brise ? Il ne s’agit pas d’éviter le retour au travail, mais de l’aborder différemment. Le secret n’est pas de faire comme si les vacances n’avaient jamais eu lieu, mais d’en transporter la lumière dans notre quotidien.
Transformer le retour en tremplin
- Achever les vacances, ne pas les subir. Le premier jour de travail ne devrait pas être une punition, mais la continuation d’un mouvement. Prenez un moment, le matin du retour, pour vous remémorer un moment fort de vos vacances. L’odeur du café, le bruit de la mer, une conversation qui a compté. Ancrez cette image dans votre cœur. Elle est une ressource que vous pouvez retrouver quand le rythme s’accélère.
- Redéfinir le sens. Les vacances nous donnent l’occasion de réfléchir à notre vie. Est-ce que ce que nous faisons a du sens ? Est-ce que notre travail nous nourrit, ou nous vide ? Le retour n’est pas une fatalité. C’est une occasion de réajuster le tir, de parler avec son manager, de chercher des missions plus en phase avec nos aspirations profondes. C’est le moment d’intégrer un peu du « lâcher-prise » des vacances dans notre manière de travailler.
- Intégrer le « temps suspendu » dans le quotidien. L’erreur, c’est de croire que le bonheur n’est possible que loin de chez soi. Et si nous créions de petites « vacances » chaque jour ? Cela peut être un moment de silence pour prendre son café, une promenade à l’heure du déjeuner, ou une activité qui vous fait du bien le soir. En intégrant des bulles de déconnexion, le contraste entre travail et vacances devient moins brutal.
Le retour au travail est un rendez-vous avec la réalité. Mais cette réalité n’est pas un ennemi. Elle est le terrain sur lequel nous pouvons continuer à cultiver ce que les vacances ont fait germer en nous : une paix, une joie et une liberté qui ne dépendent pas du lieu, mais de l’état de notre cœur.

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