Il est un sentiment qui nous saisit, parfois, face au spectacle du monde : celui d’un naufrage collectif, orchestré par une poignée de capitaines ivres d’eux-mêmes. On a l’impression que la planète est aux mains de gens qui ont perdu tout contact avec la réalité, des « fous » qui regardent leur nombril et ne voient rien d’autre que leurs propres intérêts, leur soif de pouvoir et d’argent.

Leurs décisions, prises dans des tours d’ivoire ou des salles de réunion climatisées, ont un impact dévastateur. Elles créent des vagues de misère qui engloutissent des vies entières. On a l’impression d’être les spectateurs impuissants d’une catastrophe annoncée. On voit des hommes, des femmes, des enfants, mourir de faim, de froid, de guerres insensées. On les voit devenir des statistiques, des chiffres sans âme, des « dommages collatéraux ». Et ceux qui sont censés nous diriger semblent les regarder, sans cœur, comme s’il s’agissait d’un film.
Ce qui nous révolte, ce n’est pas seulement la misère, mais le regard vide qui l’accompagne. C’est le manque d’empathie, cette indifférence glaciale qui nous déshumanise tous, eux comme nous. On se sent impuissant face à ce cynisme, cette absence de compassion. On se demande où est passé le cœur de l’homme.
Mais cette révolte, si elle est juste, doit aussi nous pousser à agir. Car ce ne sont pas seulement les « fous » qui sont responsables, mais aussi notre propre passivité. C’est en restant les bras croisés, en acceptant l’inacceptable, que nous leur donnons le pouvoir de continuer.
Un appel à la conscience
La vraie résistance ne se trouve pas dans les discours ou les lamentations, mais dans l’action, aussi petite soit-elle. Elle se trouve dans le fait de reconnaître l’humanité de chaque personne que l’on croise. C’est en refusant d’être déshumanisé soi-même, en gardant notre cœur vivant, que l’on peut espérer faire la différence.
C’est en se reconnectant à notre propre humanité que l’on peut commencer à changer le monde. C’est en refusant de céder à la peur, à la haine et à l’indifférence que l’on peut construire un monde plus juste. Nous ne pouvons pas changer la folie de quelques-uns, mais nous pouvons changer notre propre regard, notre propre cœur. C’est peut-être là que se trouve le début de la véritable révolution.

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